Pentecôte
2021
Galates
5, 16-25
Marchez sous la conduite de l’Esprit Saint,
et vous ne risquerez pas de satisfaire les convoitises de la chair.
En cette
solennité de la Pentecôte, l’apôtre Paul nous rappelle que notre vie chrétienne
est une marche sous la conduite de l’Esprit Saint. Et que sur ce chemin nous
rencontrons forcément à un moment ou à un autre un obstacle qui a la capacité
de nous faire dévier et de nous perdre : les convoitises de la chair. Dans
le langage de Paul la chair n’est pas le corps, mais bien tout ce qui nous
éloigne de Dieu et de l’accomplissement de notre vocation chrétienne. La chair
est le signe de la lutte spirituelle que le chrétien vit en lui-même : Car les tendances de la chair s’opposent à
l’Esprit, et les tendances de l’Esprit s’opposent à la chair. En effet, il y a
là un affrontement qui vous empêche de faire tout ce que vous voudriez. Paul
a vécu personnellement cet affrontement entre la chair et l’Esprit, et il en
témoigne dans sa lettre aux Romains :
Nous savons bien que la Loi est une réalité
spirituelle : mais moi, je suis un homme charnel, vendu au péché. En effet, ma
façon d’agir, je ne la comprends pas, car ce que je voudrais, cela, je ne le
réalise pas ; mais ce que je déteste, c’est cela que je fais. […]. Je sais que le bien n’habite pas en moi,
c’est-à-dire dans l’être de chair que je suis. En effet, ce qui est à ma
portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir. Je ne fais pas le
bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas.
Les tendances de la chair ont pour effet de nous
déchirer intérieurement, elles détruisent l’unité du corps et de l’âme dans la
personne humaine que nous sommes. L’action de l’Esprit a en nous l’effet
contraire : elle nous unifie. Parmi les fruits néfastes des tendances de
la chair, Paul cite : haines,
rivalité, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme. Nous
comprenons bien que la chair ne divise pas seulement l’homme intérieur mais
qu’elle propage la division au sein même de la communauté civique et
chrétienne. Les rivalités et les divisions dans l’Eglise proviennent du fait
que les chrétiens ne marchent pas sous la conduite de l’Esprit mais sont
esclaves de leurs instincts humains et sont ainsi les premières victimes de
leur orgueil. Si l’apôtre parlait des
fruits de la chair, il parle
maintenant du fruit de l’Esprit, signe évident que l’Esprit Saint est source
d’unité intérieure et de communion dans l’Eglise.
Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté,
bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi.
L’Esprit
de Pentecôte donné à la première Eglise, l’Esprit de notre baptême et de notre
confirmation, nous rend capables de sortir vainqueurs des tendances de la
chair. Le remède à notre orgueil c’est bien l’humilité, l’antidote aux
divisions et aux rivalités ce sont la patience, la bonté et la bienveillance.
Face aux emportements nous avons le secours de la maîtrise de soi. Le verset
qui précède notre deuxième lecture nous montre dans quel contexte Paul rappelle
aux chrétiens de Galatie qu’ils doivent reprendre le bon chemin et marcher sous
la conduite de l’Esprit de Dieu, lien d’amour du Père et du Fils : Si vous vous mordez et vous dévorez les uns
les autres, prenez garde : vous allez vous détruire les uns les autres. Deux
chemins s’ouvrent donc devant nous : celui des tendances de la chair qui
mène à la mort et celui des tendances de l’Eprit qui mène à la vie. Chaque jour
il nous faut choisir et cela dans chaque situation, particulièrement dans notre
manière d’entrer en relation avec notre prochain dans la société comme dans
l’Eglise. Le don de l’Esprit Saint est une exigence de vivre selon l’Evangile.
Seule la coopération de notre liberté à ce grand don de l’amour de Dieu nous
permettra de vivre les enseignements de Jésus, en particulier dans le sermon
sur la montagne. Pour reconnaître si nous marchons sous la conduite de
l’Esprit, il suffit de scruter notre cœur et de voir si nous y trouvons amour,
joie, paix, bienveillance et douceur ou au contraire amertume, colère,
médisance, jugement…
J’ajouterai
au verset qui conclut notre lecture le verset qui le suit, celui par lequel
s’achève le chapitre 5 de la lettre aux Galates :
Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit.
Ne cherchons pas la vaine gloire ; entre nous, pas de provocation, pas d’envie
les uns à l’égard des autres.
Pour conclure
une suggestion : pourquoi ne pas utiliser régulièrement dans notre prière
quotidienne le magnifique texte de la séquence de Pentecôte ?
O
lumière bienheureuse,
Viens
remplir jusqu’à l’intime
Le
cœur de tous tes fidèles.
Lave
ce qui est souillé,
Baigne
ce qui est aride,
Guéris
ce qui est blessé.
Assouplis
ce qui est raide,
Réchauffe
ce qui est froid,
Rends
droit ce qui est faussé.
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