dimanche 16 mai 2021

Septième dimanche de Pâques / année B

 

16/05/2021

L’année liturgique nous fait revivre en ce moment les jours entre l’Ascension et la Pentecôte, ce temps béni où les premiers disciples attendaient la réalisation de la promesse du Christ, le don de l’Esprit Saint. De Pâques à la Pentecôte, c’est un seul et unique mystère qui se déploie et qui fonde l’Eglise. Une Eglise envoyée par le ressuscité et consacrée dans la vérité par l’Esprit. Dans le mystère trinitaire le Saint Esprit est le lien d’amour entre le Père et le Fils, leur amour mutuel et réciproque. Saint Jean nous fait entendre cette révélation à la fois si simple et si merveilleuse : Dieu est amour. Si l’être même de Dieu, sa vérité la plus profonde, consiste à aimer, alors nous comprenons l’importance de l’Esprit Saint dans nos vies chrétiennes puisqu’Il est l’amour du Père et du Fils. L’amour du Père se manifeste d’abord dans la chair, dans le mystère de l’incarnation du Fils unique à Noël. Après l’Ascension c’est l’Esprit Saint qui continue et mène à son achèvement l’œuvre du Fils. C’est l’Esprit qui rend présent pour nous l’amour du Ressuscité, particulièrement dans la prière et dans les sacrements. C’est par la puissance de l’Esprit Saint que le pain et le vin deviennent dans l’eucharistie corps et sang du Christ. Nous comprenons alors que la chair et l’esprit ne sont plus séparés. Dans le mouvement de l’incarnation la chair est parole de Dieu et à partir de l’Ascension elle n’est plus visible si ce n’est dans le mystère eucharistique et dans le visage du frère, en particulier de celui qui souffre dans son corps et dans son âme. Le don de l’Esprit permet à notre faiblesse humaine marquée par le péché d’être elle aussi parole de Dieu, signe pour nos frères. L’Esprit de Jésus ne cesse jamais de vouloir nous sanctifier et nous transfigurer pour que nous soyons de plus en plus possédés par l’amour de Dieu. Dans la deuxième lecture nous avons entendu Jean nous livrer le secret de notre existence chrétienne dont le centre est toujours la révélation de Dieu qui est amour.

Celui qui proclame que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. C’est notre foi dans le mystère de l’incarnation. Grâce à cette foi nous percevons en l’homme Jésus de Nazareth, dans ses paroles et ses actes, la Parole de Dieu qui nous est adressée, le Fils de Dieu venu nous rassembler par la puissance de son amour.

Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. Qui nous permet de reconnaître dans nos vies l’amour que Dieu a pour nous si ce n’est l’Esprit Saint ? Remarquons comment Jean utilise à cinq reprises le verbe « demeurer » pour dire qui nous sommes en tant que chrétiens. A l’image de l’union entre le Père et le Fils, nous demeurons en Dieu et lui en nous. Ce qui permet cette union, cette communion, c’est bien notre foi en Jésus et notre fidélité au commandement de l’amour fraternel : Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection. En communion avec Marie et les disciples dans l’attente de l’Esprit consolateur, supplions Jésus de nous rendre capables de cette intelligence spirituelle, celle du cœur, par laquelle nous percevons la simplicité et la beauté de la vie chrétienne. Que l’Esprit Saint nous permette de transformer nos misères et nos chutes en de nouvelles occasions pour aimer vraiment à la manière de Jésus. Ne soyons pas des chrétiens résignés ou découragés. Au contraire soyons persuadés que nous pouvons changer nos cœurs de pierre en cœurs de chair grâce à l’Esprit du Ressuscité. Ayons cette folle espérance de voir s’accomplir en nous la victoire de Jésus sur le Mauvais !

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