dimanche 22 décembre 2024

Quatrième dimanche de l'Avent 2024 / année C

 


4ème dimanche de l’Avent / C

22 /12/ 2024

L’espérance ne déçoit pas (4)

En ce 4ème dimanche de l’Avent nous terminons notre lecture de la bulle du pape François L’espérance ne déçoit pas afin de nous préparer au Jubilé de l’année à venir. La dernière partie de ce document s’intitule Ancrés dans l’espérance. L’image de l’ancre est empruntée à la lettre aux Hébreux : « Cela nous encourage fortement, nous qui avons cherché refuge dans l’espérance qui nous était proposée et que nous avons saisie. Cette espérance, nous la tenons comme une ancre sûre et solide pour l’âme ; elle entre au-delà du rideau, dans le Sanctuaire où Jésus est entré pour nous en précurseur » (He 6, 18-20). Au n°25 qui conclue la méditation du pape sur la vertu d’espérance, celui-ci commente ainsi ce passage de la lettre aux Hébreux :

C’est une invitation forte à ne jamais perdre l’espérance qui nous a été donnée, à nous y agripper en trouvant refuge en Dieu. L’image de l’ancre évoque bien la stabilité et la sécurité que nous possédons au milieu des eaux agitées de la vie si nous nous en remettons au Seigneur Jésus. Les tempêtes ne pourront jamais l’emporter parce que nous sommes ancrés dans l’espérance de la grâce qui est capable de nous faire vivre dans le Christ en triomphant du péché, de la peur et de la mort. Cette espérance, bien plus grande que les satisfactions quotidiennes et l’amélioration des conditions de vie, nous porte au-delà des épreuves et nous pousse à marcher sans perdre de vue la grandeur du but auquel nous sommes appelés, le Ciel.

Dans la dernière partie de sa réflexion le pape François nous invite donc à tourner notre regard vers la vie éternelle. Il nous rappelle quel est le fondement de notre espérance, quelles sont les raisons de cette espérance chrétienne (n°18). Il affirme que notre foi en la vie éternelle est un pilier fondamental sur lequel s’appuie notre espérance. Tout simplement parce que le mystère de Jésus mort et ressuscité est le cœur de notre foi (n°20). Il ne s’agit pas pour autant de nier la dure réalité de la mort et du deuil qu’elle entraîne pour ceux qui ont perdu un être cher : Et si devant la mort, séparation douloureuse qui nous oblige à quitter nos affections les plus chères, aucune rhétorique n’est permise, le Jubilé nous offrira l’occasion de redécouvrir, avec une immense gratitude, le don de cette vie nouvelle reçue dans le Baptême, capable de transfigurer le drame. Au n°21 et 22, le pape développe sa méditation sur les fins dernières en nous parlant de la vie après la mort et du jugement. C’est pour lui l’occasion de définir ce qu’est le bonheur d’un point de vue chrétien. François nous redit d’abord avec des mots simples la réalité de la vie éternelle :

Avec Jésus, au-delà du seuil, il y a la vie éternelle qui consiste dans la pleine communion avec Dieu, dans la contemplation et la participation à son amour infini. Ce que nous vivons aujourd’hui dans l’espérance, nous le verrons alors dans la réalité… Qu’est-ce qui caractérisera alors cette plénitude de communion ? Le fait d’être heureux. Le bonheur est la vocation de l’être humain, un objectif qui concerne chacun.

Mais qu’est-ce que donc que le bonheur ? Depuis l’antiquité grecque les philosophes n’ont cessé de se poser cette question. Chacun apportant sa propre réponse. Voici celle du pape et avec lui celle de la spiritualité chrétienne :

Non pas une joie passagère, une satisfaction éphémère qui, une fois atteinte, demande toujours plus dans une spirale de convoitises où l’âme humaine n’est jamais rassasiée mais toujours plus vide. Nous avons besoin d’un bonheur qui s’accomplisse définitivement dans ce qui nous épanouit, c’est-à-dire dans l’amour, afin que nous puissions dire, dès maintenant : Je suis aimé, donc j’existe ; et j’existerai toujours dans l’Amour qui ne déçoit pas et dont rien ni personne ne pourra jamais me séparer.

Enfin au n°22 le pape aborde la délicate question du jugement : Une autre réalité liée à la vie éternelle est le jugement de Dieu, tant à la fin de notre existence qu’à la fin des temps. Ecoutons la présentation qui est donnée du jugement particulier et du jugement dernier dans la bulle : S’il est juste de se préparer avec pleine conscience et sérieux au moment qui récapitule l’existence, il faut en même temps toujours le faire dans la dimension de l’espérance, une vertu théologale qui soutient la vie et permet de ne pas céder à la peur. Le jugement de Dieu, qui est amour (cf. 1 Jean 4, 8.16), ne pourra se fonder que sur l’amour, en particulier sur la manière dont nous l’aurons ou non pratiqué envers les plus nécessiteux en qui le Christ, le Juge en personne, est présent (cf. Matthieu 25, 31-46). Il s’agit donc d’un jugement différent de celui des hommes et des tribunaux terrestres. Il doit être compris comme un rapport de vérité avec Dieu-amour et avec soi-même dans le mystère insondable de la miséricorde divine… Comme l’écrivait Benoît XVI : « Au moment du Jugement, nous expérimentons et nous accueillons cette domination de son amour sur tout le mal dans le monde et en nous. La souffrance de l’amour devient notre salut et notre joie ».

A quelques jours de la célébration de Noël avec le pape François contemplons Marie, Mère de Dieu, la femme qui a témoigné au plus point de l’espérance :

En elle, nous voyons que l’espérance n’est pas un optimisme vain, mais un don de la grâce dans le réalisme de la vie… Ce n’est pas un hasard si la piété populaire continue à invoquer la Sainte Vierge comme Stella Maris, un titre qui exprime l’espérance sûre que, dans les vicissitudes orageuses de la vie, la Mère de Dieu vient à notre aide, nous soutient et nous invite à avoir confiance et à continuer d’espérer. À ce propos, j’aime à rappeler que le Sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe, à Mexico, s’apprête à célébrer, en 2031, le 500ème anniversaire de la première apparition de la Vierge. Par l’intermédiaire du jeune Juan Diego, la Mère de Dieu faisait parvenir un message d’espérance révolutionnaire qu’elle répète encore aujourd’hui à tous les pèlerins et aux fidèles : « Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta mère ? » 


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