dimanche 8 septembre 2024

23ème dimanche du temps ordinaire / année B

 

8/09/2024

Marc 7, 31-37

L’Evangile de ce dimanche nous rapporte la guérison d’un sourd-muet. Être à la fois sourd et muet constitue un grand malheur pour un homme. C’est sa capacité de communication qui en est rendue très difficile, donc sa vie en société. Nous pouvons avoir le bonheur d’entendre et de parler, cela ne signifie pas pour autant que nous communiquons bien entre nous. Cela montre que la capacité à bien communiquer, donc à entrer dans une relation juste avec autrui, n’est pas seulement une question d’organes physiques qui fonctionnent correctement. Si nous réfléchissons à nos difficultés de communication, nous comprenons que l’histoire du sourd-muet nous parle aussi de notre péché, du mal qui peut habiter notre cœur et le rendre impur pour reprendre l’expression de Jésus entendue dimanche dernier.

Deux psaumes peuvent éclairer le sens spirituel de la guérison opérée par Jésus en prononçant la parole Effata (« Ouvre-toi ! ») et en touchant les oreilles et la langue du sourd-muet. Remarquons d’abord que cette guérison qui unit les gestes concrets et la parole évoque nos sacrements dans lesquels les gestes et les paroles signifient et produisent la grâce offerte par Dieu en notre faveur.

Tout d’abord le psaume 39 :

Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ; tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j'ai dit : « Voici, je viens. »

Jésus ouvre les oreilles de cet homme pour lui permettre non seulement d’entendre la parole des autres hommes mais surtout pour lui donner d’écouter la parole de Dieu et d’y répondre en disant « je viens ». Les versets 10 et 11 du même psaume nous montrent que celui qui a les oreilles ouvertes à la parole de Dieu proclame les merveilles de Dieu :

J'annonce la justice dans la grande assemblée ; vois, je ne retiens pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais. Je n'ai pas enfoui ta justice au fond de mon cœur, je n'ai pas caché ta fidélité, ton salut ; j'ai dit ton amour et ta vérité à la grande assemblée.

C’est précisément cela que le sourd-muet guéri fait dans notre Evangile, lui et les témoins de sa guérison : Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient.

Enfin les versets 16 et 17 du psaume 50 mentionnent l’ouverture des lèvres et de la bouche afin de parler : Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur, et ma langue acclamera ta justice. Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange.

Le verset 17 ouvre chaque matin ou chaque nuit la louange universelle de l’Eglise dans la liturgie des Heures, des milliers de chrétiens le chantent ou le récitent comme introduction à la prière de louange : Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera ta louange.

La guérison du sourd-muet constitue un appel pour nous à soigner notre communication afin qu’elle soit vraiment chrétienne. Il est pour nous très difficile de ne pas pécher dans ce domaine soit par notre manque d’écoute soit par notre incapacité à maîtriser notre langue. L’exhortation de Paul aux Ephésiens s'adresse à chacun d'entre nous pour que nous ayons la grâce de la vigilance, de la prudence et de la douceur dans notre manière d'écouter et de parler :

Aucune parole mauvaise ne doit sortir de votre bouche ; mais, s’il en est besoin, que ce soit une parole bonne et constructive, profitable à ceux qui vous écoutent. N’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, qui vous a marqués de son sceau en vue du jour de votre délivrance. Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ.

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