06/08/2023
Matthieu
17, 1-9
Aujourd’hui
Jésus choisit trois témoins de sa transfiguration sur la montagne :
Pierre, Jacques et Jean. Il choisira les mêmes hommes pour être les témoins de
son agonie dans le jardin de Gethsémani. Les trois apôtres sont donc les
témoins privilégiés de la gloire et de l’abaissement du Fils de Dieu. Nous ne
pouvons pas comprendre la transfiguration sans nous référer à la personne de
Moïse, témoin céleste avec Elie de l’événement. Ecoutons un passage du chapitre
34 du livre de l’Exode :
Lorsque Moïse descendit de la montagne du
Sinaï, ayant en mains les deux tables du Témoignage, il ne savait pas que son
visage rayonnait de lumière depuis qu’il avait parlé avec le Seigneur. Aaron et
tous les fils d’Israël virent arriver Moïse : son visage rayonnait. Comme ils
n’osaient pas s’approcher, Moïse les appela… Ensuite, tous les fils d’Israël
s’approchèrent, et il leur transmit tous les ordres que le Seigneur lui avait
donnés sur la montagne du Sinaï. Quand il eut fini de leur parler, il mit un
voile sur son visage. Et, lorsqu’il se présentait devant le Seigneur pour
parler avec lui, il enlevait son voile jusqu’à ce qu’il soit sorti. Alors, il
transmettait aux fils d’Israël les ordres qu’il avait reçus, et les fils
d’Israël voyaient rayonner son visage. Puis il remettait le voile sur son
visage jusqu’à ce qu’il rentre pour parler avec le Seigneur.
Dans le
cas de Moïse son visage rayonne en raison de sa proximité avec Dieu. La
transfiguration de Moïse l’oblige à mettre un voile sur son visage lorsqu’il
revient de ses entretiens avec Dieu pour s’adresser au peuple. Dans le cas de
Jésus nous avons à la fois une ressemblance et une différence.
Il fut transfiguré devant eux ; son visage
devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Lorsqu’ils
contemplent la divine gloire de Jésus les disciples n’ont pas peur.
Contrairement aux Israélites confrontés au visage rayonnant de Moïse, ils se
sentent en parfaite sécurité, si bien que Pierre peut s’exclamer : Seigneur, il est bon que nous soyons ici !
Dans sa deuxième lettre aux Corinthiens l’apôtre Paul compare l’ancienne
Alliance, celle de la lettre qui tue, avec la nouvelle Alliance, celle de
l’Esprit qui donne la vie. Et il mentionne le visage rayonnant de Moïse :
Le ministère de la mort, celui de la Loi
gravée en lettres sur des pierres, avait déjà une telle gloire que les fils
d’Israël ne pouvaient pas fixer le visage de Moïse à cause de la gloire,
pourtant passagère, qui rayonnait de son visage…Et puisque nous avons une telle
espérance, c’est avec grande assurance que nous nous comportons ; nous ne
sommes pas comme Moïse qui mettait un voile sur son visage pour empêcher les
fils d’Israël de voir la fin de ce rayonnement passager.
Dans le
mystère de l’incarnation, dans la manifestation de Jésus Fils bien-aimé du
Père, la gloire de Dieu n’est plus une cause de frayeur. Ce qui remplit de
crainte les disciples, c’est d’entendre la voix du Père, c’est la manifestation
du Dieu invisible. La présence de Jésus chasse avec elle toute crainte : Relevez-vous et soyez sans crainte ! Dans
le mystère de l’incarnation la gloire de Dieu ne nous écrase pas. Rendue
visible sur le visage de Jésus elle comble au contraire nos cœurs de joie et
nous attire vers le Père. La transfiguration témoigne de la douceur du mystère
de l’incarnation. Cette gloire que les apôtres ont contemplée brièvement sur le
visage du Christ, nous pouvons la contempler dans l’humble mystère de
l’eucharistie. Sous l’humble apparence du pain consacré, Jésus nous donne à
voir sa gloire par les yeux de la foi et de l’amour. Revenons à la méditation
de saint Paul, méditation qui nous permet de nous considérer comme participants
du mystère de la transfiguration du Seigneur :
Or, le Seigneur, c’est l’Esprit, et là où
l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté. Et nous tous qui n’avons
pas de voile sur le visage, nous reflétons la gloire du Seigneur, et nous
sommes transformés en son image avec une gloire de plus en plus grande, par
l’action du Seigneur qui est Esprit.
Saint
Paul nous parle de la grande assurance, de la liberté qui nous est donnée dans
la nouvelle Alliance. La transfiguration du Seigneur nous concerne car elle est
aussi notre vocation. Le chrétien est transfiguré par son appartenance au
Christ. Non seulement il reflète la gloire du Seigneur, mais il est transformé
intérieurement, spirituellement, en l’image de Jésus. Tout cela est le signe de
l’œuvre de l’Esprit Saint en sa personne. Si Jésus se présente à nous comme la
lumière du monde, nous comprenons, en méditant le mystère de la
transfiguration, pourquoi et comment il fait aussi de nous, ses disciples, la
lumière du monde.
Vous êtes la lumière du monde… Que votre
lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien,
ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.
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