lundi 18 janvier 2021

Deuxième dimanche du temps ordinaire / année B

 

17/01/21

Jean 1, 35-42

En ce dimanche nous commençons la première partie du temps ordinaire entre le temps de Noël et le carême qui, cette année, débutera le 17 février. Le temps ordinaire nous est donné par l’Eglise pour suivre le Seigneur Jésus dans son ministère, pour écouter ses enseignements et contempler ses actes. Cette année nous le ferons plus particulièrement sous la conduite de saint Marc. Ce dimanche fait exception puisque nous venons d’écouter un passage de l’Evangile selon saint Jean se situant après le baptême du Seigneur. Il est logique qu’au commencement du temps ordinaire nous écoutions un Evangile du commencement de la mission du Seigneur, un Evangile qui nous fait passer de Jean à Jésus. Jean désigne Jésus à deux de ses disciples en disant : Voici l’Agneau de Dieu. Par ces paroles que nous reprenons à chaque messe, Jean prophétisait la passion et la mort violente de Jésus en croix. De la même manière que les agneaux étaient sacrifiés dans le temple, Jésus se donnera un jour lui-même en sacrifice et acceptera de mourir pour être notre Sauveur.

Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. L’effet immédiat de la parole de Jean est puissant. Ses disciples deviennent les disciples de Jésus. Ils comprennent que Jean n’était là que pour un moment, pour les introduire à la rencontre avec le Christ. Au cœur de cet Evangile nous trouvons un dialogue entre les deux disciples et Jésus :

« Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : «Maître, où demeures-tu ? » Il leur dit : « Venez, et vous verrez. »

Nous ne savons pourquoi les disciples en entendant Jean ont décidé de suivre Jésus. Celui-ci, se retournant vers eux, le leur demande : Que cherchez-vous ? La foi comporte toujours cet élément de la recherche. La foi est toujours dynamique. Elle exige de nous un approfondissement toujours renouvelé de notre relation avec le Seigneur. La foi nous pose finalement cette question : Que cherchons-nous dans notre vie ? Qu’est-ce qui est pour nous le plus important ? Où trouvons-nous la source de notre bonheur et le courage de vivre malgré les difficultés et les obstacles ? Les Grecs, créateurs de la philosophie, et à leur suite les Romains, se sont posé la grande question : qu’est-ce qu’une vie heureuse pour les mortels ? Que signifie réussir sa vie ? Et des histoires comme celle d’Ulysse ont constitué une partie de la réponse qu’ils ont donnée à cette question éternelle qui habite le cœur de tout homme. La réponse des deux disciples à la question de Jésus, Maître, où demeures-tu ?, se présente sous la forme d’une question et non pas d’une affirmation. Leur réponse n’a pas été : nous cherchons le bonheur ou encore la vie éternelle… Mais bien nous voulons savoir où tu demeures. Il me semble évident qu’à ce moment-là ils n’ont pas demandé l’adresse de Jésus qui avait tendance justement à ne pas avoir d’adresse ou de résidence fixe… Mais qu’à travers cette question, ils voulaient connaître Jésus, ils voulaient savoir qui il était réellement. Au niveau simplement humain, la maison ou l’appartement d’une personne peut nous révéler bien des choses sur ses goûts, son caractère, ses valeurs etc. Une maison révèle souvent quelque chose de notre intimité. Le lecteur de l’Evangile de Jean sait depuis le début que Jésus est la demeure de Dieu, le Verbe auprès de Dieu. Et Paul affirme : En lui, dans son propre corps, habite toute la plénitude de la divinité. Mais les deux disciples n’en sont pas encore là ! La réponse du Seigneur nous dit ce qu’est la foi, ce que signifie être son disciple : Venez, et vous verrez. Ou pour le dire autrement : venez, et vous comprendrez, vous recevrez la lumière de la foi. Le premier pas de la foi, toujours à renouveler, consiste simplement à faire confiance à Jésus, à accepter de ne pas tout comprendre immédiatement. Il s’agit d’abord de rester auprès lui comme on aime passer du temps auprès d’un ami. Jésus, dans sa réponse, nous décrit la foi, la relation avec lui, d’abord comme une expérience, et c’est l’amour qui préside à cette expérience. La foi ne consiste pas à comprendre intellectuellement qui est Dieu ou qui est son Fils Jésus, chose d’ailleurs impossible tant que nous sommes pèlerins sur cette terre. Si nous faisons confiance, nous verrons. Si nous restons auprès de Jésus dans l’amour et la prière, nous verrons. Alors seulement notre intelligence recevra un rayon de la divine lumière et nous progresserons dans la connaissance du mystère de Dieu sans jamais véritablement le comprendre. C’est encore avec saint Paul, dans sa lettre aux Ephésiens, que je terminerai cette méditation :

Ainsi vous serez capables de comprendre avec tous les fidèles quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… Vous connaîtrez ce qui dépasse toute connaissance : l’amour du Christ. Alors vous serez comblés jusqu’à entrer dans toute la plénitude de Dieu.

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