dimanche 13 décembre 2020

Troisième dimanche de l'Avent / année B

 

Isaïe 61

13/12/20

L’antienne d’ouverture de cette messe est une invitation à la joie : Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche. Ces paroles de l’apôtre Paul aux Philippiens sont dans la même tonalité que celles qu’il adresse aux Thessaloniciens dans la deuxième lecture : soyez toujours dans la joie. Et c’est encore la joie que nous retrouvons dans la première lecture du prophète Isaïe : Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu.

La première lecture de cette liturgie correspond presque au chapitre 61 du livre d’Isaïe. Seuls les versets 3 à 9 manquent. Le commencement de ce chapitre est bien connu car Jésus a affirmé avoir accompli cette prophétie dans la synagogue de Nazareth. Dans le mystère de son incarnation, il s’identifie à cet homme sur lequel repose l’Esprit du Seigneur. Il est consacré par l’onction et envoyé par le Père pour annoncer la bonne nouvelle aux humbles. Son ministère messianique est à la fois un ministère de libération et de consolation comme le montre ce passage non retenu pour notre première lecture : le Messie vient pour consoler tous ceux qui sont en deuil, ceux qui sont en deuil dans Sion, mettre le diadème sur leur tête au lieu de la cendre, l’huile de joie au lieu du deuil, un habit de fête au lieu d’un esprit abattu. Ils seront appelés « Térébinthes de justice », « Plantation du Seigneur qui manifeste sa splendeur ». Cela nous rappelle les paroles de consolation adressées par Dieu à son peuple dans le passage d’Isaïe entendu dimanche dernier. Dans la suite du chapitre 61, nous trouvons l’annonce de l’alliance qui sera instaurée par le Messie : Parce que moi, le Seigneur, j’aime le bon droit, parce que je hais le vol et l’injustice, loyalement, je leur donnerai la récompense, je conclurai avec eux une alliance éternelle.

A partir du verset 10 nous retrouvons notre première lecture avec un chant de joie qui sera repris dans le Magnificat de la Vierge Marie. On peut aussi penser que ce chant de joie concerne d’abord le Messie lui-même, c’est-à-dire Jésus, celui sur lequel repose l’Esprit du Seigneur. Pour exprimer l’intensité de cette joie messianique, Isaïe utilise la belle image des noces : comme le jeune marié orné du diadème, la jeune mariée que parent ses joyaux.

Et c’est avec une autre image que le chapitre 61 se termine : Comme la terre fait éclore son germe, et le jardin, germer ses semences, le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations. L’image cette fois se réfère à un jardin, à des semences qui germent, symboles de justice et de louange pour tous les peuples. Cela nous rappelle un verset bien connu du chapitre 45 : Cieux, distillez d’en haut votre rosée, que, des nuages, pleuve la justice, que la terre s’ouvre, produise le salut, et qu’alors germe aussi la justice. Moi, le Seigneur, je crée tout cela. Sans oublier les magnifiques versets du psaume 84 : Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent ; la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice. Le Seigneur donnera ses bienfaits, et notre terre donnera son fruit. La justice marchera devant lui, et ses pas traceront le chemin.

Ces textes nous font entendre la symphonie du salut. Si Jésus le Messie est l’auteur du véritable salut, du salut définitif, c’est en raison du mystère de son incarnation. Pourquoi donc ces appels répétés à la joie spirituelle ? Parce qu’en Jésus et en lui seul nous contemplons le mariage de la divinité avec notre humanité, l’alliance du ciel et de la terre afin que germe la justice de Dieu pour toutes les nations. De ce mystère nous sommes partie prenante. Nous ne le recevons pas de manière passive mais nous y participons :

La vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice.

En ce troisième dimanche de l’Avent, nous pouvons nous réjouir avec Isaïe, avec Marie, car nous contemplons déjà cette très belle rencontre entre la terre et le ciel, rencontre qui germera dans le sein de Marie et la crèche de Bethléem pour atteindre toutes les nations après la Pentecôte et les inviter à entrer dans la joie de cette alliance éternelle et définitive. De la même manière que le Père a eu besoin de Marie pour réaliser son salut, il a encore aujourd’hui besoin de la participation de notre terre, de la terre de notre cœur, de nos désirs et de nos aspirations, pour que germe sa justice au milieu de nous.

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