Luc 1, 26-38
20/12/20
Le
dernier dimanche de l’Avent nous introduit toujours directement à la
célébration de Noël, cette année avec le récit de l’annonciation et la figure
de Marie, une jeune fille vierge,
accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph.
La
première lecture nous parle justement de la maison de David. Le roi vit enfin
dans la paix et il exprime à Nathan son désir de construire un temple pour
abriter l’arche du Seigneur : Regarde
! J’habite dans une maison de cèdre, et l’arche de Dieu habite sous un abri de
toile ! Nathan approuve alors l’intention du roi en lui disant : Le Seigneur est avec toi. Mais le projet
de Dieu est différent et il le fait savoir à David par l’entremise du
prophète : Est-ce toi qui me bâtiras
une maison pour que j’y habite ? […] Le Seigneur t’annonce qu’il te fera
lui-même une maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras
auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui
naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté. C’est lui qui bâtira une maison
pour mon nom, et je rendrai stable pour toujours son trône royal. Moi, je serai
pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. […] Ta maison et ta royauté
subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. » La
réponse du Seigneur au projet de David est double : il lui promet un fils,
ce sera lui, Salomon, qui bâtira le temple de pierre et il lui promet aussi une
maison qui subsistera pour toujours. Au-delà du temple de Salomon, le Seigneur
annonce que c’est lui-même qui se bâtira un temple dans la descendance de
David. L’ange Gabriel reprend en partie cette promesse dans la salutation qu’il
adresse à Marie. Ce qui nous est décrit dans le second livre de Samuel non seulement
nous introduit au grand mystère de l’incarnation mais nous fournit aussi un
élément essentiel de la spiritualité chrétienne. D’un côté nous avons David, un
homme de bonne volonté, rempli de bonnes intentions, et qui veut faire quelque
chose de grand et de beau pour le Seigneur : un temple. De l’autre nous
avons Dieu qui veut faire quelque chose d’infiniment plus grand et plus beau
pour son serviteur David : lui bâtir une maison éternelle dans laquelle
naitra le Messie. Souvent nous voulons faire au nom de notre foi de grandes et
belles choses pour Dieu parce que nous l’aimons. Nous oublions cependant d’être
attentifs à l’essentiel, à ce que Dieu veut faire pour nous. Dans le récit de
l’annonciation, ce n’est pas Marie qui prend l’initiative d’être la mère de
Jésus. Ce qui est mis en valeur, c’est bien le choix de Dieu, son action qui
rendra mère une vierge : L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du
Très-Haut te prendra sous son ombre. Cette
priorité de l’initiative et de l’action de Dieu sur tous nos projets nous
introduit bien au mystère de Noël. La grandeur de Marie consiste à répondre
« oui » à la volonté du Seigneur sur elle, à faire en quelque sorte
un saut dans l’inconnu, un acte de foi. Elle devient alors la véritable arche
d’alliance, non plus celle qui abritait les tables de la loi dans le temple,
mais celle qui porte en son sein le Saint des Saints, et pour reprendre les
paroles de Gabriel, le Fils du Très-Haut
et le Fils de Dieu. Toute la révélation de l’Ancien comme du Nouveau
Testament insiste sur la grâce de Dieu, sur le fait que c’est Lui le premier
qui nous a aimés, Lui le premier qui agit toujours en notre faveur. Marie l’a
parfaitement compris lorsqu’elle chante dans son Magnificat : Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom ! Que le temps de Noël, désormais tout proche, nous
apprenne à reconnaître et à contempler avec gratitude tous les cadeaux de Dieu
dans nos vies, tout ce qu’Il a fait pour nous et ce qu’Il fait pour nous dans
l’aujourd’hui de nos vies, lui qui est toujours fidèle à ses promesses et qui
n’attend de nous que le consentement de notre foi.
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