Matthieu 22, 34-40
25/10/20
Dans
l’Evangile de ce dimanche Jésus nous livre le cœur de son enseignement, le
résumé de la Loi et des Prophètes. Il s’agit du commandement de l’amour envers
Dieu et le prochain. Nous recevons la grâce du baptême et de la confirmation
pour nous permettre de vivre cette loi de l’amour. Toute notre vie chrétienne a
pour objet de changer nos cœurs de pierre en cœurs de chair, c’est-à-dire
capables d’aimer, de pardonner et de compatir. Nous savons par expérience que
cela est difficile, que cela demande du temps, le temps de notre conversion
progressive. Tout simplement parce que notre nature humaine, marquée par le
péché originel et affaiblie par nos propres péchés et nos défauts de caractère,
présente une tendance foncière à l’égoïsme. Le double commandement de l’amour
veut nous inciter à sortir de notre égoïsme, à nous tourner vers Dieu source de
tout amour et de toute vie et vers notre prochain. La Bible est très souvent le
meilleur commentaire de la Bible. Ce qui signifie que pour éclairer l’Evangile
de ce dimanche, il n’y a rien de meilleur que de se référer à d’autres textes
bibliques. On pourrait bien sûr penser à la première lettre de Paul aux
Corinthiens qui présente l’avantage de décrire concrètement ce qu’est l’amour
de charité, le chemin par excellence …
L’amour prend patience ; l’amour rend service
; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il
ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte
pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est
injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il
fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.
Je
voudrais cependant commenter l’Evangile de ce jour à l’aide de la première
lettre de saint Jean. Pour l’apôtre Dieu
est amour. La communion du Père et du Fils dans l’Esprit Saint est la
source et le modèle de tout amour authentique. Le grand et premier commandement
consiste donc à aimer l’Amour. Un Amour qui nous précède : Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais
c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour
nos péchés. Saint Jean approfondit d’une manière admirable le lien
indissoluble entre l’amour pour Dieu et l’amour fraternel. Dieu est invisible,
mon prochain, lui, est présent à mes côtés de manière très concrète : Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais si
nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son
amour atteint la perfection. L’amour pour le prochain est loin d’être
évident car le cœur de l’homme est
compliqué et malade, selon Jérémie. Mais un chrétien ne peut pas être
misanthrope :
Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors
qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui
n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit
pas. Et voici le commandement que nous tenons de lui : celui qui aime Dieu,
qu’il aime aussi son frère.
La
caractéristique essentielle de cet amour fraternel consiste à agir au nom de
l’amour :
Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni
par des discours, mais par des actes et en vérité.
Ce ne
sont pas tant les déclarations d’amour qui comptent que les actes manifestant
l’amour qui se trouve dans le cœur. Et c’est d’ailleurs par des actes, petits
et grands, que nous élargissons l’amour qui est dans nos cœurs aux dimensions
de la charité du Christ. Seuls les actes fortifient notre amour si souvent
faible et hésitant.
Enfin
notre volonté d’être fidèles au commandement du Seigneur nous libèrera peu à
peu de toute peur et nous permettra de grandir dans la foi. Une foi qui fait
confiance au Père et qui s’abandonne toujours plus totalement à lui :
Il n’y a pas de crainte dans l’amour, l’amour
parfait bannit la crainte ; car la crainte implique un châtiment, et celui qui
reste dans la crainte n’a pas atteint la perfection de l’amour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire