Jean 10,
1-10
7/05/17
L’image du berger et de ses
brebis est l’une des plus utilisées dans l’Ancien Testament. Il n’est donc pas
étonnant que Jésus la reprenne à son compte dans une Palestine où la figure du
berger et de son troupeau était une réalité quotidienne. Les rois d’Israël
étaient considérés comme les bergers du peuple et n’oublions pas que le plus
célèbre d’entre eux, David, gardait le troupeau de son père quand il a été
appelé par Samuel pour être consacré comme roi d’Israël et successeur de Saul.
L’enseignement en paraboles s’appuie sur les réalités de la vie quotidienne.
C’est ce qui fait sa force mais aussi sa faiblesse. Car la parabole du bon
berger ou du bon pasteur n’évoque rien de concret dans l’esprit d’un européen
du 21ème siècle. Nous vivons en effet dans un monde radicalement
différent de celui de Jésus. Mais ce qui demeure ce sont les questions et les
besoins des hommes, l’exigence d’une spiritualité authentique, même si nous
sommes imprégnés de matérialisme.
Nous sommes donc contraints à
relire cette parabole en cherchant au-delà des images dépassées le cœur du
message, ce que Jésus a voulu réellement nous transmettre pour notre vie
spirituelle. Le cœur de cette parabole, c’est bien la communion d’amour qui
existe entre le berger et ses brebis, entre Jésus bon pasteur et chacun d’entre
nous. Voyons comment le Seigneur décrit cette communion.
Ses
brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir.
Contrairement à ce que l’image du
troupeau pourrait évoquer, Jésus veut construire avec chacun d’entre nous une
relation unique et personnelle : il nous appelle par notre nom. Le
chrétien n’est donc pas un mouton bêlant au sein du troupeau, mais un membre de
l’Eglise, un membre du corps du Christ qui reçoit son nom au baptême et qui est
appelé à découvrir sa vocation unique dans l’Eglise et dans la société. C’est
la raison pour laquelle ce dimanche est aussi la journée de prière pour les
vocations sacerdotales et religieuses dans l’Eglise.
Il
marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix.
Jésus nous appelle par notre nom
pour que nous marchions à sa suite et, nous dit la parabole, nous connaissons
sa voix. Nous pressentons à quel point ces détails de la parabole décrivent une
relation personnelle et intime, relation d’amour et de confiance, entre le
berger et ses brebis. C’est un appel fort à vivre la communion avec Jésus
ressuscité et à approfondir chaque jour cette communion, en particulier par la
prière et la méditation de la Parole de Dieu. Le sommet et l’expression la plus
parfaite de notre communion avec le bon Pasteur étant notre participation à la
messe du dimanche et notre communion eucharistique au pain de vie. Car cette
communion entre Jésus et ses disciples, au sein de l’Eglise, est une communion
au service de la vie : Moi, je suis
venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance.
Tout le temps de Pâques jusqu’à
son couronnement avec la fête de la Pentecôte est une célébration de la
victoire du Ressuscité sur la mort, une célébration de la vie divine offerte
gratuitement à tous les hommes. Comme toujours, c’est un appel à notre liberté.
Vivre vraiment de cette vie divine de communion avec Jésus ne peut pas se faire
sans un engagement total de notre personne à écouter sa voix et à le suivre. Au
plus nous nous donnons dans l’amour et la confiance au bon berger, au plus nous
ferons l’expérience en nous de sa paix et de sa joie.
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