Jean 14,
1-12
14/05/17
L’Evangile selon saint Jean de ce
cinquième dimanche de Pâques nous fait entendre une partie du long
« discours » de Jésus, la veille de sa mort, « discours »
commençant après la scène du lavement des pieds et qui se poursuit jusqu’au
chapitre 17. Le mot « discours » ne convient d’ailleurs pas, pas plus
que celui d’ « enseignement » pour caractériser ces paroles du
Seigneur. Il s’agit plutôt d’une conversation avec les disciples, de
confidences ultimes, du testament que Jésus lègue à ses amis avant d’entrer
dans sa Passion. Nous voici en présence d’un homme qui sait qu’il va être trahi
par l’un de ses amis, abandonné par quasiment tous les autres, et qu’il va
devoir endurer les souffrances physiques et morales de la Passion et de la mort
en croix… Et pourtant cet homme ne pense qu’à une chose : réconforter ses
amis, les encourager… Ne soyez donc pas
bouleversés ! Nous retrouvons ici cette charité infinie qui a poussé
le Seigneur et le Maître à laver les pieds de ses disciples et à se mettre à
genoux devant chacun d’entre eux, Judas y compris. De ce testament du Seigneur
je retiendrai deux aspects : l’appel à l’espérance et l’appel à la foi. Jésus,
à la veille de sa mort, veut en effet susciter dans le cœur de ses disciples
l’espérance de la vie éternelle. S’il accepte cette mort, c’est bien pour leur
ouvrir les portes du Royaume des cieux. Dans
la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je
dit : “Je pars vous préparer une place” ? Quand je serai parti vous préparer
une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je
suis, vous soyez, vous aussi. Là où je suis, vous y serez aussi. Telle est
la promesse de vie éternelle que Jésus fait à ce moment dramatique. A partir de
son Ascension, le Ressuscité devient invisible sur cette terre. Nous n’avons
accès à sa présence que par les yeux de la foi. Mais cette communion de vie et
d’amour que nous commençons avec Lui ici-bas ne s’achèvera pas au jour de notre
mort. Bien au contraire, cette communion trouvera son accomplissement dans ce
que nous appelons la vie éternelle ou encore le paradis : nous serons pour
toujours avec le Seigneur ressuscité dans la joie du Ciel. En ce temps de
Pâques, l’espérance chrétienne nous entraîne à considérer notre vie humaine du
point de vue de Dieu, du point de vue de l’éternité, parce que Jésus est
ressuscité d’entre les morts pour que nous soyons avec Lui vainqueurs de la
mort éternelle. Cette mort éternelle, appelée enfer par la tradition
chrétienne, consiste à être séparé pour toujours de Jésus. C’est la solitude et
l’isolement de l’âme. C’est la privation de la communion.
L’appel à l’espérance va de pair
avec un autre appel, celui qui nous invite à croire, à mettre toute notre
confiance en Jésus mort et ressuscité pour nous : Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi. Ici
l’objet de notre foi, c’est bien la divinité de Jésus, la communion parfaite
qui existe entre Lui et le Père au sein de la Sainte Trinité. Le lien de cette
divine communion, c’est l’Esprit Saint, amour entre le Père et le Fils, entre
le Fils et le Père. N’oublions pas de prier l’Esprit Saint, reçu au baptême et
à la confirmation. Demandons-lui de fortifier notre foi en Jésus ressuscité,
implorons l’Esprit pour que notre espérance en la vie éternelle puisse sans
cesse grandir en notre âme !
Ô Esprit du Père et du Fils, lave ce qui est souillé, baigne ce qui est
aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui
est froid, rends droit ce qui est faussé. A tous ceux qui ont la foi et qui en
toi se confient donne tes sept dons sacrés. Donne mérite et vertu, donne le
salut final, donne la joie éternelle. Amen.
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