25/05/17
Le mystère glorieux de
l’Ascension du Seigneur marque une étape nouvelle dans l’histoire du salut. Avec
le mystère de Noël, Dieu, en son Fils Jésus, s’unit pour toujours à notre
humanité. Au jour de l’Ascension, Jésus ressuscité n’abandonne pas son
humanité. Elevé à la droite du Père, il demeure vraiment Dieu et vraiment
homme. Ce qui change désormais, c’est la manière que nous avons d’entrer en
relation avec lui et lui avec nous. Avant l’Ascension, et encore plus avant sa
mort en croix, Jésus était connu des hommes de son temps et de son pays. Certes
il fallait le don de la foi pour reconnaître en lui plus qu’un prophète, le Messie,
le Fils de Dieu, mais il était visible aux yeux de chair qui sont les nôtres. Après
Pâques et l’Ascension, la présence de Jésus ne se limite plus à un lieu et à
une époque, elle devient universelle et cosmique, mais nous ne pouvons plus le
voir avec nos yeux de chair. Le récit des pèlerins d’Emmaüs anticipe le mystère
de l’Ascension et nous fait comprendre le nouveau mode de présence du
Seigneur à son Eglise, en particulier dans le sacrement de l’eucharistie :
Quand il fut à table avec eux, ayant pris
le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors
leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs
regards.
L’Ascension est bien en effet ce
moment où le Ressuscité disparaît à nos regards jusqu’au jour de son retour
dans la gloire. L’apôtre saint Paul exprime d’une manière saisissante cette
nouvelle relation qui s’instaure entre le Christ et nous à partir de son
Ascension : Désormais nous ne
regardons plus personne d’une manière simplement humaine : si nous avons connu
le Christ de cette manière, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi.
Nous connaissons le Christ par
les vertus de foi, d’espérance et de charité déposées dans notre âme par le
baptême. Parmi ces vertus, l’espérance est particulièrement liée à la fête de
ce jour : Que Dieu ouvre votre cœur
à sa lumière, pour vous faire comprendre l’espérance que donne son appel,
entendons-nous dans la deuxième lecture. Quant à la prière d’ouverture de la
messe, elle évoque aussi l’espérance : Dieu
qui élèves le Christ au-dessus de tout, ouvre-nous à la joie et à l’action de
grâce, car l’Ascension de ton Fils est déjà notre victoire : nous sommes
les membres de son corps, il nous a précédés dans la gloire auprès de toi, et
c’est là que nous vivons en espérance. Si le Christ nous quitte au jour de
l’Ascension, c’est en tant que frère aîné et pour nous entraîner à sa suite,
comme il le dit clairement à ses disciples avant de mourir : Quand je serai parti vous préparer une
place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je
suis, vous soyez, vous aussi. En attendant le retour du Seigneur, nous ne sommes
pas abandonnés. Il nous donne l’Esprit Saint ainsi que le don de sa
présence : et moi, je suis avec vous
tous les jours jusqu’à la fin du monde. Cette présence, silencieuse et
discrète, peut parfois ressembler pour nous à une absence. Nous vivons alors
l’épreuve de la foi qui est faite pas seulement de clarté mais aussi de
ténèbres. Dans la deuxième lecture, saint Paul ose affirmer que l’Eglise, corps
du Christ, est l’accomplissement total du
Christ. N’oublions jamais que le Ressuscité nous manifeste sa présence par
et dans son Eglise, pas seulement à travers les sacrements, mais aussi, et
souvent d’une manière très belle, par le témoignage de vie, de foi et de
charité de nos frères chrétiens. Avec le mystère de l’Ascension et celui de la
Pentecôte, l’Eglise est manifestée. Nous pouvons contempler quelque chose de la
face du Seigneur sur le visage de nos frères et de nos sœurs qui essaient de
mettre leurs vies en conformité avec l’Evangile du Christ :
Et nous tous qui n’avons pas de voile
sur le visage, nous reflétons la gloire du Seigneur, et nous sommes transformés
en son image avec une gloire de plus en plus grande, par l’action du Seigneur
qui est Esprit.
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