Dans la douce et belle lumière du
temps de Noël, nous célébrons au commencement d’une nouvelle année civile
sainte Marie, Mère de Dieu. L’Evangile de cette liturgie nous rappelle la
visite des bergers auprès de Jésus, nouveau-né couché dans une mangeoire. A la
crèche, les bergers donnent leur témoignage, et, en l’entendant, l’étonnement
saisit tout le monde. Saint Luc nous montre que la réaction de la mère de cet
enfant est différente. Marie ne s’étonne pas du récit des bergers, mais elle
retient tous ces événements et les médite dans son cœur. Cette attitude
spirituelle n’est pas exceptionnelle chez Marie. Elle est habituelle, comme le montre
la reprise de cette remarque après l’épisode du jeune Jésus perdu et retrouvé
au temple de Jérusalem : sa mère
gardait dans son cœur tous ces événements.
La fête de ce jour nous permet
donc d’entrer, grâce au témoignage de saint Luc, dans l’intimité spirituelle de
la sainte Vierge Marie. En ce premier janvier, la Mère de Jésus se fait notre
maîtresse de prière, elle nous enseigne comment prier. Elle le fait sans
paroles, simplement par son exemple. Regardons de plus près en quoi consiste la
prière de Marie à la crèche, auprès de son enfant nouveau-né.
Elle
retenait tous ces événements. C’est le premier moment de la
prière de Marie, une prière qui part de sa vie, donc des événements qui ont
marqué son existence dans les jours précédant Noël et lors de son séjour à
Bethléem. Sa prière implique la mémoire de ces événements. Marie fait mémoire
de ce qu’elle a vécu en présence du Seigneur. Cet aspect de la prière
personnelle de la Mère de Dieu nous renvoie à la plus grande prière de
l’Eglise, l’eucharistie, qui est un mémorial, un acte du culte public de
l’Eglise au cours duquel nous faisons mémoire de la mort et de la résurrection
de Jésus. Nous pouvons penser aussi à la prière du chapelet qui comporte un
exercice de notre mémoire. Dans le chapelet il s’agit pour nous de retenir les
événements joyeux, lumineux, douloureux ou glorieux de la vie du Christ avec
l’aide de Marie, dans l’esprit qui fut le sien à la crèche, et tout au long de
sa vie. Si, par exemple, nous méditons le troisième mystère joyeux, celui de la
Nativité, il est nécessaire pour nous de connaître le récit que saint Luc en
fait dans son évangile. Pour pouvoir retenir ces événements, il faut d’abord
les connaître, et seule la Parole de Dieu nous donne accès aux événements de la
vie du Christ. Prier le chapelet dans l’esprit de Marie implique donc pour nous
d’accueillir et de connaître les Evangiles pour que notre mémoire soit
imprégnée de ces témoignages humains inspirés par le Saint Esprit.
Elle
les méditait dans son cœur. C’est le second temps de la
prière de Marie. Sa prière consiste à méditer les événements retenus dans la
mémoire, c’est une prière de contemplation. Dans le chapelet, nous sommes, nous
aussi, invités à méditer avec Marie les événements de la vie de Jésus. C’est la
raison pour laquelle nous prions mentalement ou à haute voix dix fois le Je vous salue Marie pour chaque mystère.
Car la méditation, pour être fructueuse, demande un certain temps. Tout en
demandant l’aide de Marie, la répétition des Ave Maria nous permet d’approfondir dans notre cœur tel ou tel
aspect du mystère, de nous arrêter sur une parole, une attitude, sur les
personnes qui font partie du mystère etc. En méditant comme Marie le faisait,
nous découvrons à travers ces événements de la vie de Jésus, mais aussi à
travers les événements de notre propre vie, la présence et l’action de Dieu
Trinité. Nous terminons chaque dizaine par la prière glorifiant la Sainte
Trinité. Car le but de notre méditation, c’est bien de nous unir toujours plus
au Dieu trois fois Saint et de reconnaître sa volonté à travers les
vicissitudes de notre vie et de l’histoire.
Un chant italien à Marie la nomme
mère du silence. La prière
contemplative de Marie à la crèche nous invite à l’estime du silence extérieur
et intérieur. Paul VI disait du silence qu’il était cette admirable et indispensable condition de l’esprit. En
pèlerinage à Nazareth, ville de la Vierge Marie, le pape s’écriait :
O
silence de Nazareth, enseigne-nous le recueillement, l’intériorité, la
disposition à écouter les bonnes inspirations et les paroles des vrais
maîtres ; enseigne-nous le besoin et la valeur des préparations, de
l’étude, de la méditation, de la vie personnelle et intérieure, de la prière
que Dieu seul voit dans le secret.
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