Matthieu
4, 12-23
22/01/17
Nous avons commencé le temps
ordinaire dimanche dernier avec l’évocation du baptême de Jésus par Jean.
Lorsque Jean est emprisonné, Jésus commence sa mission. L’évangéliste saint
Matthieu donne de l’importance au lieu choisi par le Seigneur au tout début de
sa prédication : le nord de la Galilée et la ville de Capharnaüm. Au lieu
de s’installer à Jérusalem, la capitale religieuse d’Israël, Jésus choisit
comme base missionnaire le carrefour des
païens. Ce choix est en lui-même tout un programme missionnaire. Pour
reprendre une expression chère au pape François, Jésus choisit de s’installer
aux périphéries d’Israël, annonçant
dès le départ son ouverture à tous et la portée universelle de sa mission.
Sa première prédication,
proclamée d’abord dans les synagogues de Galilée, est très simple et
directe : convertissez-vous, car le
Royaume des cieux est tout proche. Oui, en son Fils Jésus, Dieu se fait
tout proche de chacun d’entre nous, Il nous offre la paix et la joie de son
Royaume. Le message par lequel Jésus a commencé sa mission est toujours valable
pour nous qui sommes ses disciples aujourd’hui. L’Evangile est une parole qui
nous invite à ne pas faire du sur place mais à avancer dans notre vie
spirituelle. Se convertir, c’est se laisser toucher et interpeller par
l’Evangile du Christ, c’est toujours vouloir faire correspondre notre vie à son
contenu. Nous n’aurons jamais fini d’ajuster nos attitudes, nos pensées, nos
paroles à la Parole du Christ. Dans ce contexte, le péché, ce n’est pas d’être
faibles et imparfaits, le péché consiste plutôt à refuser d’avancer, à refuser
de se laisser remettre en question par la Parole de Dieu.
Dès le début, le Seigneur a le
souci de s’associer des hommes dans sa mission. Il ne veut pas être un
prédicateur solitaire, mais il veut former autour de sa personne une communauté
qui sera la première image de l’Eglise. D’où l’appel des quatre premiers
disciples et leur réponse généreuse et immédiate : aussitôt, laissant leurs filets, leur barque et leur père, ils le
suivirent.
L’appel au changement de vie va
de pair avec l’appel des disciples. D’un côté, convertissez-vous, de l’autre, venez
derrière moi. Cette correspondance nous enseigne au moins deux vérités sur
notre vie chrétienne. La première, c’est que se convertir et suivre Jésus sont
une seule et même chose. Les chrétiens sont appelés disciples, parce qu’ils
veulent suivre le Christ. Se convertir, c’est toujours d’une manière ou d’une
autre imiter Jésus : penser, parler et agir comme lui. Il est l’unique
modèle fiable. En le contemplant et en le suivant, nous sommes certains d’être
sur le chemin qui mène au Royaume des cieux. L’autre vérité, c’est que nous
avons besoin les uns des autres, de la communauté Eglise pour nous convertir et
répondre ainsi à l’appel du Seigneur. Dans la deuxième lecture, nous voyons
comment l’apôtre Paul interpelle les chrétiens de Corinthe menacés par la
division. L’apôtre explicite d’une manière admirable dans sa lettre aux Romains
le premier message de Jésus qui a résonné en Galilée, donnant ainsi chair au
mot de conversion :
Ne
prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant
votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est
bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait… Que votre amour soit
sans hypocrisie. Fuyez le mal avec horreur, attachez-vous au bien. Soyez unis
les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns
pour les autres. Ne ralentissez pas votre élan, restez dans la ferveur de
l’Esprit, servez le Seigneur, ayez la joie de l’espérance, tenez bon dans
l’épreuve, soyez assidus à la prière… Soyez bien d’accord les uns avec les
autres ; n’ayez pas le goût des grandeurs, mais laissez-vous attirer par ce qui
est humble. Ne vous fiez pas à votre propre jugement. Ne rendez à personne le
mal pour le mal, appliquez-vous à bien agir aux yeux de tous les hommes. Autant
que possible, pour ce qui dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes…
Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire