Le Christ
Roi de l’univers / C
24/11/13
Colossiens
1, 12-20
La fête du Christ Roi de
l’univers marque la fin de notre année liturgique. En ce dimanche je voudrais
méditer sur la royauté du Christ à partir de la deuxième lecture. Dans cette
lecture saint Paul nous invite à rendre grâce à Dieu le Père parce
qu’ « il nous a fait entrer dans le royaume de son Fils
bien-aimé ». Nous le voyons le royaume n’est pas seulement une réalité à
venir, lors du retour du Christ à la fin des temps, le royaume est une réalité
déjà présente à laquelle nous participons en tant que chrétiens :
« Le royaume de Dieu est au milieu de vous ». Dans la prière du Seigneur
nous demandons au Père : « Que ton règne vienne ». Qu’il vienne
à la fin des temps et chaque jour de notre histoire humaine. Le royaume de Dieu
et le royaume du Christ sont des réalités qui se confondent car Dieu règne par
l’œuvre de son Fils. Dans le magnifique passage de sa lettre aux Colossiens
Paul affirme la divinité de Jésus. Il est tout d’abord « l’image du Dieu
invisible ». Connaître le Christ par la foi c’est donc avoir accès au
mystère même de Dieu. « Il est avant tous les êtres et tout subsiste en
lui » : en tant que Fils de Dieu Jésus transcende toute la création.
Comme Dieu lui-même le Fils est sans commencement. Il est donc roi parce qu’en
tant que Fils unique il participe à la royauté divine elle-même. Saint Paul
nous montre que cette royauté du Christ s’exprime à travers deux réalités
essentielles : son rôle de créateur et sa mission de sauveur. Etre roi
c’est donc d’abord donner la vie. Jésus est « le premier-né par rapport à
toute créature ». Dans la communion de la Sainte Trinité il est créateur
de tout ce qui existe : « C’est en lui que tout a été créé… Tout est
créé par lui et pour lui ». Ces affirmations de saint Paul nous rappellent
celles de saint Jean dans son prologue :
Au
commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de
Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Par lui,
tout s'est fait, et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans lui.
Le Christ est aussi Roi parce qu’il est l’auteur de
notre salut : « tête du corps » qui est l’Eglise.
« Premier-né par rapport à toute créature » il est aussi « le
premier-né d’entre les morts ». L’apôtre Paul fait ce beau parallèle entre
le Christ qui donne la vie à toute créature et le Christ qui, le premier, est
ressuscité d’entre les morts le jour de Pâques. Le Christ est donc roi par sa
résurrection et sa victoire définitive sur la mort. Le mystère pascal qu’il a
vécu au milieu de nous en épousant notre nature humaine donne à Jésus « la
primauté ». La fin de la deuxième lecture nous ouvre des perspectives
grandioses quant à la royauté du Christ :
Car Dieu a
voulu que dans le Christ toute chose ait son accomplissement total. Il a voulu
tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en
faisant la paix par le sang de sa croix.
Puisque tout ce qui existe a été créé dans le Christ,
il est logique que « toute chose ait son accomplissement total » en
lui. La royauté du Christ est universelle et cosmique. Elle ne concerne pas
seulement le salut des hommes mais le salut de toute la création. L’œuvre de
réconciliation accomplie par Jésus touche en effet tous les êtres. En lui c’est
toute la création, du stade minéral au règne animal en passant par le stade
végétal, qui est appelée à connaître la paix du royaume. La traduction de la
Bible Osty propose la formule suivante : « pacifiant par le sang de
sa croix soit ce qui est sur la terre, soit ce qui est dans les cieux ».
Le Christ est donc roi de paix. Sa royauté consiste à restaurer les relations
que notre péché ne cesse de détruire à la suite du péché d’Adam et d’Eve :
relation entre les hommes et Dieu, relations entre les hommes, et relation
entre notre humanité et toute la création. L’Evangile de cette fête nous montre
que le royaume instauré par Jésus c’est le paradis. Au bon larron qui le
supplie de l’accueillir dans son royaume le crucifié répond :
« Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ». Jésus-Christ est
donc roi parce qu’il donne la vie, parce qu’il répare ce que notre péché a
détruit et enfin parce qu’il offre la paix de Dieu à toutes les créatures. Nous
sommes les membres de son royaume chaque fois que nous luttons pour le respect
de la vie sous toutes ses formes, chaque fois que nous refusons l’égoïsme du
péché et chaque fois que nous nous engageons pour la réconciliation et pour la
paix entre les hommes, entre les nations et avec la création.
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