13/04/2025
Evangile
selon saint Luc, chapitres 22.23
Remettons-nous en mémoire le
parcours des Evangiles des dimanches de ce Carême : les trois premiers
dimanches nous ont fait entendre l’appel à la conversion ; les deux
derniers dimanches avec la parabole du père et de ses deux fils et le récit de
la femme adultère nous ont enseigné la grandeur de la miséricorde divine. Dans
le récit de la Passion du Seigneur selon saint Luc, c’est à nouveau la miséricorde
divine qui est célébrée d’une manière éclatante. Nous atteignons ainsi le
sommet du message que Luc veut nous délivrer. La tradition évangélique nous
rapporte sept paroles du Christ en croix. Le troisième Evangile nous en
rapporte trois. Ecoutons-les :
« Père, pardonne-leur : ils ne
savent pas ce qu’ils font. » (23, 34)
« Amen, je te le dis :
aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (23, 43)
« Père, entre tes mains je remets
mon esprit. » (23, 46)
Nous ne trouvons ces trois
paroles que dans la Passion selon saint Luc. Deux d’entre elles sont une
célébration de la miséricorde de Jésus pour les pécheurs. Alors qu’à trois
reprises les chefs du peuple, les soldats et l’un des malfaiteurs crucifiés
avec le Christ se moquent de lui et le défient en lui disant :
« Sauve-toi toi-même ! », Jésus ne pense au moment de sa mort
qu’à sauver les hommes. Il veut leur exprimer une dernière fois la puissance de
son amour et de son pardon. Ceux qui ricanaient au pied de la Croix le mettaient
au défi de se sauver lui-même de cette mort infamante et de prouver ainsi qu’il
était bien le Messie et le Fils de Dieu. Jésus les exauce mais à sa manière. En
effet quelle plus grande preuve de sa divinité que son infinie patience dans
les souffrances de sa Passion et son infinie miséricorde à l’égard des
pécheurs, et cela jusqu’au bout ? D’ailleurs un soldat romain ne peut
s’empêcher de proclamer en étant le témoin de la mort de Jésus :
À la vue de ce qui s’était passé,
le centurion rendit gloire à Dieu : « Celui-ci était réellement un
homme juste. » Le premier converti de la Passion, après le bon larron, est un
soldat païen. La première parole du Christ en croix chez saint Luc est celle du
pardon accordé sans condition à ses bourreaux « car ils ne savent pas ce
qu’ils font ». Jésus met ainsi en pratique d’une manière sublime et
parfaite l’amour des ennemis qu’il nous a enseigné comme marque du véritable
disciple. Quant à la deuxième parole, elle est pourrait-on dire l’acte de
canonisation du bon larron « Aujourd’hui même tu seras avec moi dans le
paradis ». Oui, le premier saint de l’ère chrétienne, canonisé par le
Seigneur en personne, est un bandit crucifié à ses côtés dont nous ne
connaissons même pas le nom et qui, à ma connaissance, n’a aucune église dans
le monde catholique qui lui soit dédiée. La tradition à partir du 4ème
siècle l’a appelé saint Dismas. Il a suffi au bon larron d’une simple prière et
d’un acte de confiance avant sa mort pour entrer dans le Royaume avec
Jésus ! « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton
Royaume ».
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