9/03/2025
Luc 4,
1-13
Le temps du carême nous est
offert chaque année comme un temps privilégié de pénitence et de renouveau
spirituel. Le sacrement de la pénitence et de la réconciliation, appelé aussi confession,
tel que nous le pratiquons aujourd’hui remonte au 11ème siècle. Dans
l’Eglise antique, et cela jusqu’au 6ème siècle, ce sacrement ne
pouvait être célébré qu’une seule fois dans la vie du chrétien, en vue du
pardon des péchés particulièrement graves, ce qui poussait beaucoup de
chrétiens à reporter le plus tard possible le baptême qui donne lui aussi le
pardon de tous les péchés. Contrairement à la pratique actuelle la pénitence du
baptisé, souvent longue et exigeante, précédait le pardon accordé par l’Eglise.
Au 6ème siècle les moines irlandais mirent en place la confession
non plus unique comme dans la première Eglise mais pouvant se renouveler, plus
seulement pour les péchés graves mais aussi pour les péchés véniels, avec une
pénitence beaucoup plus légère dite tarifée : à chaque péché correspondait
une pénitence précise mais facile à accomplir dans la plupart des cas.
Cependant il a fallu attendre le 11ème siècle pour que la pénitence
du baptisé se fasse non plus avant mais après le pardon des péchés. Ce temps du
carême peut nous permettre de retrouver quelque chose de l’esprit de la
pénitence telle qu’elle était pratiquée dans l’Eglise des premiers siècles.
Nous pouvons en effet mettre à profit ce temps pour demander à Dieu la
conversion de notre cœur par des actes de pénitence et ensuite recevoir le
pardon de Dieu dans le sacrement. Je pense qu’il est utile pour nous dans ce
contexte de nous remettre dans le cœur la définition que donne le catéchisme de
l’Eglise catholique de la pénitence intérieure. Elle est longue mais a le
mérite de la clarté :
1430. Comme déjà chez les
prophètes, l’appel de Jésus à la conversion et à la pénitence ne vise pas
d’abord des œuvres extérieures, " le sac et la cendre ", les jeûnes
et les mortifications, mais la conversion du cœur, la pénitence intérieure.
Sans elle, les œuvres de pénitence restent stériles et mensongères ; par
contre, la conversion intérieure pousse à l’expression de cette attitude en des
signes visibles, des gestes et des œuvres de pénitence.
1431. La pénitence intérieure est
une réorientation radicale de toute la vie, un retour, une conversion vers Dieu
de tout notre cœur, une cessation du péché, une aversion du mal, avec une
répugnance envers les mauvaises actions que nous avons commises. En même temps,
elle comporte le désir et la résolution de changer de vie avec l’espérance de
la miséricorde divine et la confiance en l’aide de sa grâce. Cette conversion
du cœur est accompagnée d’une douleur et d’une tristesse salutaires que les
Pères ont appelées affliction de l’esprit, repentir du cœur.
1432. Le cœur de l’homme est
lourd et endurci. Il faut que Dieu donne à l’homme un cœur nouveau. La
conversion est d’abord une œuvre de la grâce de Dieu qui fait revenir nos cœurs
à lui : " Convertis-nous, Seigneur, et nous serons convertis ". Dieu
nous donne la force de commencer à nouveau. C’est en découvrant la grandeur de
l’amour de Dieu que notre cœur est ébranlé par l’horreur et le poids du péché
et qu’il commence à craindre d’offenser Dieu par le péché et d’être séparé de
lui. Le cœur humain se convertit en regardant vers Celui que nos péchés ont transpercé
: Ayons les yeux fixés sur le sang du Christ et comprenons combien il est
précieux à son Père car, répandu pour notre salut, il a ménagé au monde entier
la grâce du repentir (Saint Clément de Rome).
Pour conclure, et en référence
aux tentations de Jésus dans le désert, écoutons le conseil du pape
François :
Quand
vient une tentation, ne dialoguez jamais. Fermez la porte, fermez la fenêtre,
fermez votre cœur. Et ainsi, nous nous défendons de cette séduction, car
le diable est astucieux, il est intelligent. Il a essayé de tenter Jésus avec
des citations bibliques ! Il s'est présenté comme un grand théologien… On
ne dialogue pas avec le diable et on ne doit pas s’attarder avec la tentation,
on ne dialogue pas. Quand vient la tentation : fermons la porte. Gardons notre
cœur. Il est capable de déguiser le mal sous un masque invisible de bien.
C'est pourquoi il faut toujours être sur le qui-vive, fermer immédiatement la
moindre faille lorsqu'il tente de nous pénétrer… Lorsque le mal s'enracine en
nous, il prend alors le nom de vice, et c'est une mauvaise herbe difficile à
éradiquer. On ne réussit qu'au prix d'un travail acharné.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire