dimanche 2 mars 2025

8ème dimanche du temps ordinaire / année C (2025)

 

2/03/2025

Luc 6, 39-45

En ce dernier dimanche du temps ordinaire avant le Carême un verset de l’Evangile peut particulièrement retenir notre attention :

L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. (6, 45)

Dans cette parole Jésus nous fait comprendre une réalité essentielle pour notre vie humaine et chrétienne : c’est au niveau du cœur, c’est-à-dire de notre intériorité, au plus profond de notre être de créatures, que se situe le combat spirituel entre le bien et le mal, entre Dieu et tout ce qui s’oppose à lui et nous en éloigne. La pénitence du carême n’a pas d’abord pour objectif de changer nos actions et nos paroles mauvaises en bonnes actions et paroles. Elle vise à guérir nos cœurs malades, à s’attaquer à la racine du mal et du péché en nous. L’objectif de la pénitence du Carême est donc le renouvellement de notre cœur dans la tradition des prophètes. Nous pouvons penser par exemple à cette magnifique prophétie d’Ezéchiel :

Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles.

Et comment ne pas aussi penser au psaume 50 attribué au roi David ?

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit… Si j'offre un sacrifice, tu n'en veux pas, tu n'acceptes pas d'holocauste. Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.

Enfin une autre parole de Jésus au chapitre 7 de l’Evangile selon saint Marc vient éclairer celle entendue en saint Luc aujourd’hui :

Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur. Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur.

Jésus établit un lien de causalité entre la bonté ou la méchanceté de notre cœur et la bonté et la méchanceté de nos actions et de nos paroles. D’où l’importance pour chacun d’entre nous d’aller à la racine, c’est-à-dire jusqu’au cœur et d’implorer la puissance de la grâce divine pour que nous soyons purifiés intérieurement afin de pouvoir porter de bons et beaux fruits. C’est cela la conversion véritable du baptisé et elle est sans cesse à reprendre comme nous le rappelle chaque année le temps du carême. C’est le cœur de pierre, endurci par la répétition du péché, qu’il s’agit de briser pour que l’Esprit Saint puisse en prendre possession et le ressusciter en le transformant. Le carême qui commencera mercredi nous propose trois médicaments pour guérir notre cœur malade : la prière qui concerne notre relation avec Dieu, l’aumône et le partage qui concerne notre relation avec le prochain et enfin le jeûne qui concerne notre relation avec nous-mêmes. Il s’agit bien de laisser mourir en nous le vieil homme pour ressembler toujours davantage au Dieu fait homme, Jésus, notre frère et Seigneur, dont nous célébrons particulièrement en cette année sainte le cœur divin et miséricordieux :

Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître.

Aucun commentaire: