dimanche 19 janvier 2025

Deuxième dimanche du temps ordinaire / année C

 

19/01/2025

Jean 2, 1-11

Au commencement du temps ordinaire l’Eglise offre à notre méditation l’Evangile des noces de Cana, premier signe accompli par Jésus selon l’Evangile de Jean. Comme nous sommes aussi au commencement d’une année sainte, d’un Jubilé qui nous appelle à la joie de l’espérance, je voudrais lire cette page évangélique à la lumière de la joie.

A la prière insistante de Marie sa mère, Jésus change l’eau en vin au cours du repas de noces, et il le fait de manière surabondante (6 jarres de pierre !). Dans les livres de sagesse le vin est associé à la joie. Ecoutons deux citations :

Festoyer pour rire, le vin réjouit la vie. (Qohèleth 10, 19).

Le vin et la musique réjouissent le cœur, mais plus encore l’amour de la sagesse. (Siracide 40, 20).

La joie de l’ivresse procurée par le vin annonce une joie supérieure, celle que procure la sagesse. C’est la Sagesse de Dieu qui invite la multitude en ces termes dans le livre des Proverbes :

Venez, mangez de mon pain, buvez le vin que j’ai préparé. Quittez l’étourderie et vous vivrez, prenez le chemin de l’intelligence. (9, 5).

Nous comprenons ainsi à la lumière des livres de Sagesse que le vin qui réjouit le cœur de l’homme annonce le vin de la dernière Cène et donc celui de l’eucharistie : la communion au corps et au sang de Jésus, source de joie dans l’Esprit Saint. La réflexion du maître du repas mérite que l’on y prête attention :

Alors le maître du repas appelle le marié lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »

Le bon vin, celui qui est servi en dernier, est celui de la Nouvelle Alliance en Jésus. Et Marie a toute sa place et son importance aux côtés de Jésus pour que ce bon vin nous soit offert. Au commencement de cette année sainte et de Jubilé, l’Evangile de Cana nous invite fortement à renouveler notre acte de foi en la présence de Jésus dans le pain et le vin consacrés, pain et vin de la Sagesse divine. Cet Evangile nous pose la question de notre participation à la messe. Et si nous avons déjà l’habitude d’y participer régulièrement la question de notre ferveur : vivons-nous réellement et en profondeur le temps de la messe et de la communion comme un temps de prière et de rencontre avec le Seigneur ressuscité ? Souvenons-nous que la liturgie elle-même établit un lien entre la messe et les noces : Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! Si Dieu veut nous partager sa joie, n’oublions pas le message bouleversant que nous trouvons à la fin de la première lecture de ce dimanche : Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu. (Isaïe 62, 5)

Nous, créatures humaines faibles et mortelles, nous pouvons réjouir le cœur de Dieu, lui qui est parfaitement et infiniment bienheureux ! Par ce que nous sommes, par nos pensées, nos paroles et nos actions… Comme l’épouse fait la joie de l’époux par sa présence à ses côtés et son attitude aimante. La nouvelle traduction de la prière eucharistique II nous rappelle cette réalité :

Sur nous tous enfin, nous implorons ta bonté : permets qu'avec la Vierge Marie, avec saint Joseph, avec les Apôtres et tous les saints de tous les temps qui ont fait ta joie au long des âges (qui tibi a saeculo placuerunt), nous ayons part à la vie éternelle, et que nous chantions ta louange et ta gloire, par ton Fils Jésus, le Christ.

Par l’intercession de Marie, cause de notre joie, demandons cette grâce du Jubilé à Dieu notre Père : comme les jarres de pierre des noces de Cana puissions-nous nous laisser remplir du vin de la joie de Dieu et puissions-nous en action de grâce réjouir notre Père par toute notre personne et toute notre vie !

Aucun commentaire: