11/09/2022
1
Timothée 1, 12-17
Le
Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs.
Cette
parole digne de foi que nous trouvons
dans la deuxième lecture nous donne le thème de la liturgie de la Parole. Les
lectures nous présentent en effet différents types de pécheurs ainsi que la
miséricorde de Dieu en leur faveur. Dans la première lecture le péché
d’idolâtrie concerne tout le peuple. C’est en quelque sorte un péché
communautaire qui est pardonné grâce à l’intercession de Moïse. Dans l’Evangile
la parabole du père et de ses deux fils nous fait voir deux types de
pécheurs : celui qui quitte la maison de son père pour être autonome et
celui qui, tout en restant dans la maison de son père, est dévoré par la
jalousie en raison de la bonté de son père à l’égard de son frère. Etre dans la
maison du Père, dans l’Eglise, ne nous préserve donc pas de la tentation ni du
péché. L’obéissance du fils aîné, travaillant dans la maison de son père, était
formelle et extérieure. C’est ce qui a permis à la jalousie de prendre
possession de son cœur. Ce fils apparemment fidèle refuse la miséricorde du
père. Il obéit aux ordres mais est incapable de faire sienne l’attitude
d’accueil de son père. Cela nous rappelle la leçon que nous trouvons dans une
autre parabole, celle des ouvriers employés à la vigne : N’ai-je pas le droit de faire ce que je veux
de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?
(Mt. 20,15)
Dans la
deuxième lecture Paul confesse, lui aussi, son péché ainsi que la miséricorde
du Christ : Moi qui étais autrefois
blasphémateur, persécuteur, violent. Mais il m’a été fait miséricorde, car
j’avais agi par ignorance, n’ayant pas encore la foi ; la grâce de notre
Seigneur a été encore plus abondante, avec elle la foi, et avec l’amour qui est
dans le Christ Jésus. Dieu a transformé le persécuteur de l’Eglise en
apôtre de l’Evangile en lui faisant le don de la foi en Jésus. Car Saul
agissait de bonne foi, il croyait servir Dieu avec zèle, mais il était dans
l’ignorance. Sur la croix Jésus demande le pardon pour ses bourreaux en mentionnant
leur ignorance : Père,
pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. C’est ce pardon qui a
ressuscité Saul en le transformant en Paul. L’expérience qu’il a faite de ce
pardon totalement inattendu et gratuit lui permet d’interpréter le mystère de
la croix : Aucun de ceux qui
dirigent ce monde n’a connu la sagesse du mystère de Dieu, car, s’ils l’avaient
connue, ils n’auraient jamais crucifié le Seigneur de gloire. (1 Co 2,8). L’ignorance,
l’absence de foi peuvent donc conduire au péché tout en attirant la miséricorde
de Dieu. La conversion du persécuteur devient ainsi une source d’espérance pour
tous les pécheurs : S’il m’a été
fait miséricorde, c’est afin qu’en moi le premier, le Christ Jésus montre toute
sa patience, pour donner un exemple à ceux qui devaient croire en lui, en vue
de la vie éternelle. Dieu a changé le cœur de Saul en lui révélant son
Fils, en lui donnant la foi. Il lui a même donné une vocation d’apôtre.
Oubliant son passé de pécheur, il lui a témoigné sa confiance : Je suis plein de gratitude envers celui qui
me donne la force, le Christ Jésus notre Seigneur, car il m’a estimé digne de
confiance lorsqu’il m’a chargé du ministère.
L’expérience
personnelle de conversion de Paul lui a inspiré dans sa lettre aux Romains
cette certitude : là où le péché
s’est multiplié, la grâce a surabondé. Baudelaire, quant à lui, décrit le
poète, l’artiste, comme celui qui, à la manière de Dieu, est l’artisan d’une
divine transformation : Tu m'as
donné ta boue et j'en ai fait de l'or. Nous pouvons présenter à Dieu la
boue de nos péchés pour qu’il en fasse de l’or de sa sainteté.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire