5/12/2021
Luc 3,
1-6
En ce
deuxième dimanche de l’Avent, saint Luc nous présente d’une manière très sobre
la vocation et la mission de Jean le baptiste :
La parole de Dieu fut adressée dans le désert
à Jean, le fils de Zacharie. Il parcourut toute la région du Jourdain, en
proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés.
L’évangéliste
introduit sa présentation d’une manière solennelle en citant tous les puissants
de l’époque, en commençant par l’empereur romain Tibère. Nous percevons ainsi comment
l’histoire du salut s’insère dans l’histoire humaine, celle qui s’écrit avec un
grand H, pour la mener à son accomplissement : Tout être vivant verra le salut de Dieu.
Si Dieu
intervient dans l’histoire humaine en appelant Jean, son action et sa présence
suscitent une autorité totalement différente de celle de l’empereur de Rome, de
son représentant ou des roitelets locaux de Palestine. Le contraste littéraire
entre une introduction solennelle et une sobre présentation indique bien que
les moyens utilisés par Dieu ne sont pas ceux des puissants. En effet Dieu aime
particulièrement les petits, les pauvres, les humbles. Il aime la simplicité.
Il œuvre dans la discrétion et le silence, dans l’intériorité des cœurs et des
consciences humaines : La parole de
Dieu fut adressée dans le désert à Jean.
Jean se
situe dans la lignée de tous les prophètes qui l’ont précédé. Il est appelé par
la parole de Dieu à commencer sa mission pour préparer le chemin du Seigneur.
Contrairement à tous les grands personnages du monde politique cités en
introduction, il ne se trouve pas à Rome ou à Jérusalem, dans les centres
urbains du pouvoir, mais dans le désert lorsque la parole de Dieu l’appelle par
son nom. Jean est le dernier des prophètes et le plus grand parmi eux parce
qu’il est le contemporain de Jésus. Appelé par la parole de Dieu, il est le
seul parmi les prophètes à voir le Verbe fait chair en la personne de Jésus. Il
ne le désignera pas ainsi mais comme l’Agneau de Dieu, celui qui enlève le
péché du monde. Il n’en demeure pas moins vrai que cet Agneau sauveur, c’est le
Verbe de Dieu, la Parole de Dieu. Jean ouvre ainsi une ère nouvelle dans
l’histoire de la relation entre Dieu et les hommes. Pour la première fois, en
effet, la parole de Dieu n’est plus seulement une inspiration venue d’en-haut
mais une personne humaine, Jésus. En Jésus Dieu nous parle directement. Et son
message traverse les siècles dans l’Eglise jusqu’à nous. Parce que Jésus est le
Vivant, le premier-né d’entre les morts.
Il parcourut toute la région du Jourdain, en
proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Poussé
par la parole de Dieu, Jean quitte son désert pour la région du Jourdain. Il
prêche la conversion non seulement en parole mais aussi en acte, en donnant un
baptême de pénitence. Nous trouvons dans la forme du ministère de Jean la forme
même des sacrements de l’Eglise voulus par Jésus-Christ : une parole et
une action. La prédication de la conversion, du changement de vie, en vue d’accueillir
de tout notre cœur le Seigneur qui vient, cette prédication ne s’adresse pas
seulement à l’esprit ou à l’âme, mais elle veut aussi engager notre corps. Nous
participons, corps et âme, au salut de Dieu révélé en Jésus-Christ. Tout
simplement en raison du mystère de l’incarnation : Et le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous. Jésus ne
s’est pas contenté de parler ou d’enseigner comme un philosophe antique. Comme
Jean, il a toujours joint à son enseignement des gestes et des actes de
miséricorde, de compassion et de salut.
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