20/06/2021
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Corinthiens 5, 14-17
Dans la
deuxième lecture de ce dimanche l’apôtre Paul nous rappelle ce que nous sommes
devenus par le baptême, la confirmation et la foi en Jésus : des créatures
nouvelles.
Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est
une créature nouvelle.
L’Evangile
du Christ ne transforme pas seulement les personnes. Il est le commencement
d’un monde nouveau. Aux créatures nouvelles correspond en effet une nouvelle
création : Le monde ancien s’en est
allé, un monde nouveau est déjà né. D’après Pierre, le chrétien est celui
qui attend et désire des cieux nouveaux
et une terre nouvelle où règnera la justice.
Paul nous
donne deux caractéristiques de l’homme nouveau recréé par et dans l’amour du
Christ.
Le Christ est mort pour tous, afin que les
vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort
et ressuscité pour eux.
Le
chrétien est bien celui qui centre sa vie sur Jésus et donc sur Dieu. La
créature nouvelle est libérée de l’égoïsme et s’ouvre au quotidien à la
transcendance de Dieu et à l’altérité du prochain. C’est dans la mesure où nous
ne vivons plus centrés sur nous-mêmes et sur nos intérêts personnels que nous
devenons capables, dans l’Esprit Saint, d’aimer Dieu et notre prochain dans un
même mouvement. En tant que créatures nouvelles nous ne sommes plus esclaves de
nos désirs mais nous cherchons à les harmoniser avec la volonté de Dieu.
L’Evangile convertit donc notre volonté, de telle sorte que nous utilisons
notre liberté pour rechercher le Royaume de Dieu, sa justice et sa paix.
L’Evangile
convertit aussi notre intelligence, notre manière de percevoir ce monde, la
création et nos relations interpersonnelles : Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement
humaine : si nous avons connu le Christ de cette manière, maintenant nous ne le
connaissons plus ainsi.
L’homme
ancien a des critères de perception du monde et du prochain totalement opposés
à ceux de l’homme nouveau, né de l’eau et de l’Esprit Saint. Jean énumère les
caractéristiques de l’homme qui n’a pas encore découvert la libération apportée
par le Christ. Centré sur lui-même, il se laisse diriger par le désir de la
chair, l’avidité des yeux et l’arrogance des richesses. Il fait le tri entre
ceux qui sont quelque chose à ses yeux (parce qu’ils sont riches, puissants,
séduisants, influents) et ceux qui ne sont rien… Son jugement est celui de
l’homme pécheur qui connaît selon la chair, c’est-à-dire de manière simplement
humaine. En tant que créatures nouvelles l’Esprit Saint nous donne un sixième
sens pour nous empêcher de juger selon les apparences et pour découvrir
l’unique trésor qui est celui du cœur et de l’intériorité. Tout le reste,
pouvoir, ambition, richesse, n’est que vanité, c’est-à-dire illusion et ne dure
qu’un très bref instant. L’Esprit Saint nous permet ainsi d’avoir dans notre
cœur le regard de Dieu, le seul capable de discerner la vérité des êtres
au-delà des apparences et des faire-valoir. Car, pour citer Paul, ce que le monde tient pour rien, c’est ce
que Dieu a choisi pour confondre les forts. Dieu a choisi dans le monde ce qui
est sans considération et sans puissance, ce qui n’est rien, pour réduire au
néant ce qui est grand. En tant que créatures nouvelles gravons dans nos
cœurs les paroles de Marie : Dieu
renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de bien
les affamés, renvoie les riches les mains vides. Ne confondons jamais la
véritable grandeur, celle de l’humanité et de la sainteté, avec ses caricatures
mondaines qui vident le cœur de l’homme et créent en lui amertume,
insensibilité et frustrations.
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