14/06/20
Jean 6,
51-58
Dimanche
dernier en fêtant la Sainte Trinité, nous nous sommes remis en présence du
mystère de Dieu qui est communion d’amour et de vie entre les trois personnes
divines. En célébrant en ce dimanche le Saint Sacrement, nous contemplons
comment l’amour et la vie du Dieu trois fois Saint nous sont communiqués d’une
manière tout à fait unique dans l’eucharistie. L’eucharistie est tout entière
trinitaire : elle est une action de grâce au Père par le Fils dans
l’Esprit. Elle unifie en quelque sorte notre vie parfois dispersée et éclatée
pour en faire une offrande spirituelle agréable à Dieu notre Père. Dans
l’eucharistie nous n’offrons pas seulement le pain et le vin, fruits de la
terre et de la vigne ainsi que du travail des hommes, nous nous offrons
nous-mêmes avec toute notre vie pour devenir toujours davantage ce que nous
sommes de par notre baptême et notre confirmation : le corps du Christ.
L’eucharistie ne nous donne pas seulement le corps et le sang de Jésus en
communion, elle est le signe et le moyen de la communion entre nous, de la
communion qui est celle du corps de l’Eglise. Elle est le sacrement de l’unité
comme nous le rappelle saint Paul dans la deuxième lecture. C’est la raison
pour laquelle nous ne pouvons pas communier au corps du Christ si nous n’avons
pas le désir et la ferme volonté de vivre notre foi en communion avec tous les
autres chrétiens, et d’abord ceux de notre communauté paroissiale. La communion
n’est pas une démarche individualiste, mais comme tous les sacrements elle nous
engage à vivre plus profondément notre lien de foi, de charité et d’espérance
avec tous ceux qui ont part à un seul pain.
Il est
significatif que parmi les sept sacrements seule l’eucharistie soit célébrée
lors d’une fête liturgique. C’est dire toute son importance. C’est pourquoi
nous appelons ce sacrement le Saint Sacrement, ce qui signifie le sacrement par
excellence. Sans oublier le fait que nous célébrons aussi chaque jeudi saint
l’institution de ce sacrement par Jésus lors du dernier repas pascal qu’il
partagea avec ses apôtres.
Dans la
première lecture Moïse rappelle au peuple une vérité essentielle : l’homme ne vit pas seulement de pain, mais
de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. Jésus reprendra cette
citation du Deutéronome face à Satan, le tentateur, dans le désert. En chacun
de nous, croyant ou incroyant, existe en effet une aspiration à des réalités
qui ne relèvent pas seulement de la satisfaction de nos besoins essentiels
garantissant notre sécurité physique : la nourriture, le vêtement, le logement.
Nous aspirons tous à une vie sociale et culturelle, à l’éducation, à
l’affection, à la reconnaissance de notre dignité de personne humaine, au
respect de notre liberté et à l’amour. Cette aspiration universelle aux biens
de l’esprit et du cœur nous parle de ce qu’est la vie éternelle promise par
Jésus. Il s’agit bien d’une plénitude de vie, et non pas d’une simple
immortalité. Le pain vivant de l’eucharistie nous est donné par la parole de
Jésus, par la fidélité de Dieu à sa parole. Ce pain lui-même est Parole de Dieu
puisqu’il nous donne Jésus en communion, Jésus, le Verbe de Dieu. Oui, l’homme ne vit pas seulement de pain, mais
de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur. Dans l’Evangile de cette
fête, Jésus nous donne une magnifique définition de ce qu’est chaque communion
eucharistique : Celui qui mange ma
chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. Tel est le
grand don de la Trinité dans l’eucharistie, tel est le trésor inépuisable de
l’Eglise.
Demandons
à l’Esprit Saint de nous approcher de ce mystère avec humilité et gratitude.
Que l’Esprit Saint nous fasse prendre conscience de la grandeur du don reçu et
qu’il nous préserve de le recevoir machinalement, distraitement, seulement par
habitude. Communier requiert de notre part un acte de foi et de charité envers
le Seigneur ressuscité qui, après s’être rendu présent sur l’autel, vient
demeurer en nous. Communier nous engage à vivre dans la communion de l’Eglise
et dans la recherche constante de la volonté de Dieu dans nos vies. Que
l’Esprit Saint nous préserve du péché qui consisterait à banaliser le Saint
Sacrement. L’eucharistie est en effet beaucoup plus qu’un simple rite, fut-il
religieux.
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