Troisième
dimanche du temps ordinaire/B
Marc
1,14-20
21/01/17
Saint
Marc nous livre dans l’Evangile de ce dimanche une description synthétique du
commencement de la mission de Jésus. Ces quelques lignes dessinent le portrait
de Jésus évangélisateur. Elles posent les fondements de sa mission, fondements
qui resteront valables jusqu’au moment de sa Passion et de sa mort. Tout
d’abord le Seigneur décide de commencer cette mission dans sa région, la
Galilée, et non pas dans la capitale religieuse d’Israël, Jérusalem. Il fait le
choix des périphéries pour reprendre
un vocabulaire souvent utilisé par le pape François. Comme autrefois Jonas
avait été envoyé, loin d’Israël, pour prêcher dans la grande ville païenne de
Ninive… Après cette indication de lieu, nous trouvons une indication de
temps : ceux-ci sont accomplis car le
règne de Dieu est tout proche. Saint Paul traduit cette réalité en
affirmant que ce monde tel que nous le
voyons est en train de passer. En commençant sa mission, Jésus avait donc
bien conscience d’inaugurer une nouvelle étape dans l’histoire de la relation
entre Dieu et l’humanité, ce que nous appelons la nouvelle alliance. Voici plus
de 2000 ans que nous sommes dans ces temps nouveaux, ceux de l’ère chrétienne
comme nous le rappelle notre calendrier. Choix d’un lieu décentré, conscience
d’un nouveau commencement, c’est dans ce contexte que Marc nous donne le résumé
du message de Jésus : convertissez-vous
et croyez à la Bonne Nouvelle. La première partie de ce message n’a rien
d’original, tous les prophètes avaient porté le même appel adressé sans relâche
au peuple de Dieu. Mais pour Jésus se
convertir c’est croire à l’Evangile, donc croire en sa parole. Sa parole
est parole de Dieu et elle demande donc de notre part une adhésion par la foi.
Qu’est-ce que la Bonne Nouvelle ? Ce sera l’objet précisément de tous les
enseignements et des actes du Seigneur pendant les trois années de sa mission
sur cette terre. Dès le départ, Jésus nous demande de l’écouter et de le
suivre, et de recevoir ses enseignements non pas comme de simples conseils mais
comme une parole de Dieu nous ouvrant le chemin d’une vie nouvelle. Jésus
n’attend pas, nous le voyons, pour s’entourer de collaborateurs dans sa
mission. Il n’est pas un prédicateur solitaire. Dès le début même de sa mission,
il ressent le besoin d’appeler à sa suite quatre hommes, tous pêcheurs sur le
lac de Galilée. A partir du moment où Jésus ouvre la bouche pour prêcher
l’Evangile, l’Eglise commence en germe dans la petite communauté apostolique. A
travers un jeu de mots, le Seigneur leur décrit ce que sera leur mission à sa
suite : je ferai de vous des
pêcheurs d’hommes. C’est en vivant, jour après jour, la mission avec leur
Maître, en l’écoutant et en le regardant agir, qu’ils deviendront apôtres,
pêcheurs d’hommes. Ce qui signifie qu’ils recevront de Dieu la grâce pour
attirer les hommes vers Jésus et leur donner le désir d’écouter et d’accueillir
l’Evangile dans leur vie. Simon, André, Jacques et Jean sont des hommes de foi.
Ils ont eu cette force extraordinaire de tout laisser pour suivre Jésus. C’est
par le témoignage de leur foi qu’ils seront pêcheurs d’hommes. Leur nouveau
travail consistera à amener à la foi en Jésus et en l’Evangile les hommes
qu’ils rencontreront. Les apôtres de Jésus ne donnent pas la foi. Seul Dieu
peut la donner. Mais ils ont pour mission de préparer les cœurs des hommes à
l’accueil de la foi et de faire résonner l’Evangile à leurs oreilles. C’est
encore aujourd’hui la mission de l’Eglise apostolique, fondée sur les apôtres,
dans ces temps qui sont les derniers. Les conditions de vie de l’humanité et
les mentalités religieuses ont radicalement changé en 2000 ans. Alors qu’au
moment de la prédication de Jésus, la foi en Dieu était une évidence pour la
plupart, aujourd’hui beaucoup considèrent Dieu comme une hypothèse inutile et
sans fondement réel. Le témoignage de foi de la communauté chrétienne et son
engagement inlassable au service de la justice et de la paix, dans un esprit de
charité, peuvent éveiller le sens de Dieu, le sens de la transcendance chez nos
contemporains. Aujourd’hui se convertir pour croire à l’Evangile signifie
d’abord s’arracher à un univers matérialiste qui limite les désirs de l’homme à
une perspective de fausse réussite purement terrestre par l’ambition, la gloire
et l’argent. Ce faisant l’homme s’enferme dans la tristesse d’un monde clos,
privé de transcendance et de valeurs éternelles. Ce n’est pas par hasard que le
premier texte officiel du pape François s’appelle la joie de l’Evangile. Par
une vie de foi, de charité et de prière, nous sommes, chacun pour notre part,
des pêcheurs d’hommes, des témoins de ce que seul Jésus peut combler notre cœur
d’une joie et d’une paix qui dépassent tout ce que nous pouvons désirer.
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