2ème dimanche de Pâques / A
1er mai 2011
Jean 20, 19-31 (p. 478)
En ce dimanche de l’octave de Pâques, l’Evangile nous ramène au soir du jour de la résurrection du Christ. Cette page évangélique comprend deux parties séparées entre elles par 8 jours. Je laisserai de côté l’épisode de l’apparition à Thomas pour me concentrer sur la première partie : la manifestation du Ressuscité à ses disciples. L’expérience qu’ils font du Ressuscité présent au milieu d’eux va les transformer. Ils vont en effet passer de la peur à la joie. J’y reviendrai.
Mais regardons d’abord le message de Pâques que Jésus leur adresse. Ce message est d’abord un don, il est ensuite un envoi en mission. Jésus Vivant se manifeste en effet à eux avec un double cadeau. Vainqueur pour toujours de la mort, il ne revient pas parmi eux les mains vides. Ce double cadeau est l’accomplissement d’une promesse qu’il leur avait faite le soir du jeudi saint. « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Ne restez pas dans le trouble et dans la crainte ». Dans la pièce où ils s’étaient enfermés par peur des Juifs, les disciples entendent à deux reprises la salutation de leur Maître : « La paix soit avec vous ! » Voilà le premier cadeau de Pâques : la paix dans le Christ, la paix spirituelle. Et ce premier don est en fait inséparable du second : celui de l’Esprit Saint. Lorsque saint Paul mentionne le fruit de l’Esprit dans sa lettre aux Galates il cite d’abord l’amour, la joie et la paix. Et dans sa lettre aux Romains il souligne l’importance de cette paix venant du Christ dans l’Esprit : « Le Royaume de Dieu n’est pas une affaire d’aliments et de boissons, mais de vie droite, de paix et de joie dans l’Esprit Saint ». Voilà ce qui nous caractérise en tant que chrétiens. Au baptême et à la confirmation nous avons, nous aussi, reçu ce grand don de Pâques, le don du Saint Esprit avec la paix du Ressuscité. Le temps de Pâques est le moment privilégié pour reprendre conscience de cette réalité merveilleuse : nous sommes les temples de l’Esprit Saint et nous pouvons accueillir jour après jour la paix du Christ. L’accueillir non pas pour la garder pour nous mais pour la rayonner autour de nous en artisans de paix. Comment savoir que nous accueillons bien cette paix et que nous en vivons ? Dans les moments difficiles et dans les épreuves comme les contradictions inévitables de notre vie ici-bas. Si dans ces moments là nous sommes capables de garder force, sérénité et espérance, c’est le signe évident que nous sommes habités par la paix du Christ. Si, aussi, nous refusons de répondre au mal par le mal, si nous écartons la vengeance, le ressentiment et la rancune. Si nous sommes capables de pardonner, alors oui nous sommes certains que notre cœur est ouvert à ce don merveilleux de la paix pascale.
Et cela m’amène naturellement à parler de l’envoi en mission qui accompagne le double don du Ressuscité : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ». Et nous voyons que dans cette mission des premiers disciples l’acte de pardonner les péchés au nom du Ressuscité est essentiel. La mission de l’Eglise est bien une mission de paix dans le sens d’une réconciliation toujours offerte avec Dieu et entre nous. La vraie paix n’ignore ni les difficultés, ni la terrible réalité du mal, mais elle les assume par la force de la miséricorde divine et du pardon dont nous sommes les témoins et les ambassadeurs. La vraie paix nous fait passer de la fatalité à l’espérance, de la confrontation stérile au dialogue du salut. Dans un monde qui a tendance à remplacer le raisonnement, l’argumentation et le dialogue par les instincts et les sentiments, nous pouvons être menacés par l’impossibilité à communiquer et donc par la violence. La vraie paix, et je reprends ce que je disais au début, nous fait donc passer de la peur à la joie chrétienne. Je laisserai le mot de la fin au Catéchisme pour adultes des évêques de France :
Les défis d'aujourd'hui sont immenses, dans les domaines de la culture, de l'économie, de la politique, des questions nouvelles posées par le progrès accéléré des techniques, de la biologie à l'informatique. Ayant dépassé toute peur, les disciples du Christ mort et ressuscité peuvent retrouver la fierté de leur foi, dans une attitude d'humble confiance en Dieu et d'ouverture aux questions des hommes. Ils sont forts de la conviction d'être porteurs pour le monde d'un message d'espérance qu'ils ont à rendre crédible par leurs paroles et leurs comportements.
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