33ème dimanche du TO/B
15/11/09
Marc 13, 24-32 + He 10 (p.984)
Dimanche prochain, avec la fête du Christ Roi de l’univers, notre année chrétienne touchera à son terme. L’Evangile de ce dimanche annonce bien la fin de l’année liturgique puisqu’il oriente notre regard vers la fin des temps, vers le retour de Notre Seigneur Jésus-Christ dans la gloire. Remarquons aussi que notre année chrétienne se termine comme elle avait commencé. Le premier dimanche de l’Avent nous parle aussi du retour du Christ, de son second avènement.
Je vous propose de méditer cet Evangile en lien avec la deuxième lecture qui est un passage de la lettre aux Hébreux. Ce que Jésus annonce dans l’Evangile, la venue du Fils de l’homme « sur les nuées avec grande puissance et grande gloire », est en fait la manifestation visible des mystères de Pâques et de l’Ascension. A Pâques, le Fils de Dieu sort vivant du tombeau, vainqueur de la mort. Au jour de l’Ascension, il disparaît à nos yeux de chair. Il entre avec son humanité dans la gloire de la Sainte Trinité, il remonte au Ciel pour s’asseoir « pour toujours à la droite de Dieu ». Avec le mystère de l’Ascension commence pour chaque chrétien le temps de la foi, de l’espérance et de la charité. Nous sommes donc dans la condition décrite par saint Pierre aux premiers chrétiens : « Tout cela doit donner à Dieu louange, gloire et honneur quand se révélera Jésus Christ, lui que vous aimez sans l'avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore ; et vous tressaillez d'une joie inexprimable qui vous transfigure, car vous allez obtenir votre salut qui est l'aboutissement de votre foi. » Avec le retour du Christ dans la gloire à la fin du temps de notre histoire humaine, nous serons dans la condition annoncée par saint Paul aux chrétiens de Corinthe : « Nous voyons actuellement une image obscure dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai vraiment, comme Dieu m'a connu. Ce qui demeure aujourd'hui, c'est la foi, l'espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c'est la charité. » Le temps de la foi, de l’espérance et de la charité est aussi pour nous le temps de l’attente. L’attente fait partie de la vertu d’espérance. Et au cœur de chaque eucharistie nous proclamons cette attente du retour du Christ : « Nous attendons ta venue dans la gloire. » Mais peut-être que nos lèvres proclament ce que notre cœur a bien du mal à attendre en vérité : ce retour glorieux du Christ. Nous, chrétiens du 21ème s, nous vivons probablement la situation opposée à celle des premiers chrétiens sur ce point. Ils attendaient tellement le retour du Christ comme imminent que certains ne travaillaient même plus… Pour la majorité d’entre nous ce retour du Christ nous semble bien lointain et même peu désirable au fond tellement nous sommes installés dans notre vie terrestre, ses activités, ses joies et ses plaisirs. D’autant plus que Jésus nous dit que son retour sera précédé par une terrible détresse et par un bouleversement de la nature…
La lettre aux Hébreux nous fournit un élément important pour essayer de vivre en vérité cette attente du Christ dans nos vies : « Jésus Christ, au contraire, après avoir offert pour les péchés un unique sacrifice, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu. Il attend désormais que ses ennemis soient mis sous ses pieds. » Depuis son Ascension, le Christ lui aussi vit dans une attente de la manifestation visible de son Règne. A la droite du Père, il partage pleinement notre attente. C’est donc le Corps du Christ tout entier (la Tête et les membres) qui vit dans l’attente de la manifestation glorieuse du Seigneur. Comment comprendre l’expression de la lettre aux Hébreux ? De quels ennemis s’agit-il ici ? Saint Paul vient à notre aide dans sa première lettre aux Corinthiens. Je la cite ici longuement tellement ce que dit Paul est beau et essentiel : « Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père, après avoir détruit toutes les puissances du mal. C'est lui en effet qui doit régner jusqu'au jour où il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qu'il détruira, c'est la mort, car il a tout mis sous ses pieds. Mais quand il dira : « Tout est soumis désormais », c'est évidemment à l'exclusion de Celui qui lui a soumis toutes choses. Alors, quand tout sera sous le pouvoir du Fils, il se mettra lui-même sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous. » Nous l’avons entendu, le dernier ennemi que Notre Seigneur détruira, c’est la mort. Cette vérité devrait rendre plus désirable pour chacun d’entre nous ce retour du Christ dans la gloire. Le second avènement du Christ portera donc à son achèvement le mystère de Pâques, il sera un jaillissement inimaginable de vie divine et d’amour trinitaire. Alors même si nous restons très attachés à notre vie humaine sur terre, comment vivre davantage cette dimension de notre foi ? L’attente, le désir du règne du Christ… Saint Paul nous répond : en vivant avec intensité le présent de notre foi chrétienne. Je lui laisse donc la parole en guise de conclusion :
« Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire par Jésus Christ notre Seigneur. Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, soyez inébranlables, prenez une part toujours plus active à l'œuvre du Seigneur, car vous savez que, dans le Seigneur, la peine que vous vous donnez ne sera pas stérile. »
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