dimanche 7 décembre 2025

Deuxième dimanche de l'Avent / année A

 7/12/2025

Isaïe 11, 1-10

Dans notre chemin spirituel de l’Avent la liturgie de la Parole nous fait entendre en ce dimanche une prophétie messianique d’Isaïe : Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Il s’agit d’un message d’espérance concernant la venue du Messie. Dans la première partie de la prophétie Isaïe nous décrit la personnalité du rameau issu de David. Ce descendant du grand roi d’Israël nous est présenté dans sa relation avec Dieu et avec les hommes. Il est habité par l’Esprit de Dieu. Il est rempli de la crainte du Seigneur, c’est-à-dire de la profonde attitude d’adoration et de respect envers Dieu. Il est un exemple parfait de piété. Dans sa relation avec les hommes le rejeton de David est perçu essentiellement dans sa fonction de juge : Il jugera les petits avec justice ; avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays. A l’image de Dieu il connaît le cœur des hommes, c’est la raison pour laquelle il est capable de juger avec justice et non d’après les apparences. Isaïe nous montre un Messie faisant justice en particulier aux petits et aux humbles, un Messie des pauvres. Dans la synagogue de Nazareth Jésus assumera cette vision en citant à son tour le prophète Isaïe au chapitre 61 : L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération. Le Messie annoncé par les deux prophéties d’Isaïe (chapitres 11 et 61) est celui qui vient combler notre soif de justice. Confrontés au mal et à l’injustice qui semblent régner en ce monde nous nous réjouissons de connaître celui dont l’Ecriture nous dit : La justice est la ceinture de ses hanches ; la fidélité est la ceinture de ses reins. Le dernier verset de la prophétie nous fait entrevoir que cette espérance du Messie sera universelle : Ce jour-là, la racine de Jessé, père de David, sera dressée comme un étendard pour les peuples, les nations la chercheront, et la gloire sera sa demeure. Ce beau portrait annonce bien Jésus le Sauveur. Mais un passage de la prophétie ne correspond pas vraiment à ce que nous connaissons du cœur du Christ : Du bâton de sa parole, il frappera le pays ; du souffle de ses lèvres, il fera mourir le méchant. Isaïe entrevoit la justice de Dieu mais sans la miséricorde, sa prophétie est incomplète, partielle. Il en est de même pour le portrait que Jean le baptiste nous donne de Jésus dans l’Evangile : Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. Jésus pendant le temps de son ministère n’a pas fait mourir le méchant ni brûler la paille, image des pécheurs, dans un feu qui ne s’éteint pas… Il n’est pas venu pour condamner, encore moins pour tuer, il est venu pour sauver les pécheurs et leur manifester l’amour sans limites du Père. Voilà ce qui manque chez Isaïe et chez Jean.

La seconde partie de la prophétie d’Isaïe nous décrit d’une manière merveilleuse les conséquences de la venue du Messie et de son règne. Un monde où toutes les créatures vivent dans la paix et sont réconciliées par la puissance de l’amour et de la justice du rameau sorti de la souche de Jessé. Le Messie nous ramènera à l’état de justice qui était celui du paradis terrestre avant l’entrée du péché dans le cœur de l’homme. C’est bien une vision paradisiaque qu’Isaïe nous fait contempler… Mais n’oublions pas l’importance du verset 9 : Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer. Ce n’est pas en faisant mourir les méchants que le Messie nous fera le don d’un monde de paix et de justice mais en répandant dans nos cœurs par l’Esprit Saint la connaissance du Seigneur. C’est dans ce contexte que nous pouvons recevoir l’appel à la conversion de Jean : Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche… Produisez donc un fruit digne de la conversion. Dieu en nous donnant le Messie, son Fils bien-aimé, nous invite à prendre librement nos responsabilités. Ce royaume de justice et de paix auquel notre cœur aspire tant nous est bien offert en Jésus-Christ mais il nous appartient de le rendre possible par notre propre conversion. C’est le point commun entre l’Avent et le Carême : dans ces deux temps de préparation Dieu nous demande de nous réveiller, de sortir de notre résignation au mal et au péché pour librement marcher sur les voix du salut et, dans la vigilance spirituelle, produire des fruits dignes de la conversion.

Aucun commentaire: