Toussaint
2024
Gaudete
et exsultate n°112-121 (pape François)
En cette solennité de la
Toussaint j’aimerais m’appuyer sur l’enseignement que le pape François nous a
donné dans son exhortation apostolique de 2018 sur l’appel à la sainteté dans
le monde actuel (Gaudete et exsultate). Dans le quatrième chapitre de ce
texte le pape aborde quelques caractéristiques de la sainteté dans le monde
actuel et il en retient cinq. Aujourd’hui nous méditerons ce qu’il nous dit de
la première de ces caractéristiques : Endurance, patience et douceur.
Dans la première partie de son
enseignement le pape nous parle d’une force intérieure qui est en nous
la source de la paix. Cette force nous vient de notre union avec Dieu.
La
première de ces grandes caractéristiques, c’est d’être centré, solidement axé
sur Dieu qui aime et qui soutient. Grâce à cette force intérieure, il est
possible d’endurer, de supporter les contrariétés, les vicissitudes de la vie,
et aussi les agressions de la part des autres, leurs infidélités et leurs
défauts (n°112) … Grâce à cette
force intérieure, le témoignage de sainteté, dans notre monde pressé, changeant
et agressif, est fait de patience et de constance dans le bien.
Le pape souligne avec raison que nous vivons dans
une atmosphère marquée par l’agressivité et la violence, qui peut aussi se
déchaîner sur Internet (n°115) et à laquelle des chrétiens peuvent participer.
En tant que chrétiens nous pouvons en effet nous laisser facilement contaminer
par cette atmosphère. Le pape cite le verset 21 du chapitre 12 de la lettre de
saint Paul aux Romains : Ne te laisse pas vaincre par le
mal, mais sois vainqueur du mal par le bien. Il nous fait remarquer que
cette attitude n’est pas un signe de faiblesse, mais de vraie force. La
force intérieure du chrétien face aux adversités et aux épreuves implique une
lutte contre nos mauvais penchants, une lutte dans laquelle nous nous appuyons
sur l’amour fidèle de Dieu et le don de sa grâce en Jésus-Christ. Le pape écrit
au n°114 :
Il
nous faut lutter et être attentifs face à nos propres penchants agressifs et
égocentriques pour ne pas permettre qu’ils s’enracinent.
Dans la seconde partie de sa méditation le pape
nous oriente peu à peu vers la vertu d’humilité qui va de pair avec la force intérieure
qui nous permet de vaincre le mal par le bien. Sa description de la force
intérieure du chrétien nous ramène aux Béatitudes des doux et des pacifiques
ainsi qu’au Magnificat de la Vierge Marie :
La
force intérieure qui est l’œuvre de la grâce nous préserve de la contagion de
la violence qui envahit la vie sociale, car la grâce apaise la vanité et rend
possible la douceur du cœur.
Une manière de participer à la violence de la vie
sociale consiste à s’estimer supérieur aux autres et à se comporter à leur
égard en juges :
Il
n’est pas bon pour nous de regarder de haut, d’adopter la posture de juges
impitoyables, d’estimer les autres indignes et de prétendre donner des leçons
constamment. C’est là une forme subtile de violence.
Dans les numéros 118 à 121, le
pape aborde une question délicate, celle du rapport entre humilité et
humiliations.
L’humilité
ne peut s’enraciner dans le cœur qu’à travers les humiliations. Sans elles, il
n’y a ni humilité ni sainteté. (118).
Les humiliations ne représentent pas une valeur
positive en elles-mêmes, le chrétien n’est pas un masochiste qui aimerait
souffrir que ce soit physiquement ou moralement. Pour éviter tout malentendu
sur ce point le pape précise :
Je
ne dis pas que l’humiliation soit quelque chose d’agréable, car ce serait du
masochisme, mais je dis qu’il s’agit d’un chemin pour imiter Jésus et grandir
dans l’union avec lui. Cela ne va pas de soi et le monde se moque d’une
pareille proposition. (120)
Nous ne recherchons donc pas les humiliations mais
lorsqu’elles surviennent dans nos vies de la part de notre prochain nous
essayons de les vivre dans l’esprit de l’imitation du Christ car l’humiliation
nous conduit à ressembler à Jésus (118). Dieu peut utiliser cette épreuve
pour nous remettre dans l’humilité et nous faire grandir dans la douceur. Le
cœur qui est capable de supporter l’humiliation par amour du Christ devient un
cœur pacifié par le Christ, libéré de cette agressivité qui jaillit d’un égo
démesuré (121).
Pour accueillir la paix intérieure que le Christ
nous donne dans son amour miséricordieux, mettons notre confiance en lui seul,
convaincus de ce que notre force intérieure vient de lui :
Ne
tombons donc pas dans la tentation de chercher l’assurance intérieure dans le
succès, dans les plaisirs vides, dans la possession, dans la domination des
autres ou dans l’image sociale : « Je vous laisse la paix ; c’est ma paix que
je vous donne ; je ne vous la donne pas comme le monde la donne » (Jean 14,
27).
1 commentaire:
Super homélie , merci Père Robert
Enregistrer un commentaire