vendredi 1 novembre 2024

TOUSSAINT 2024

 


Toussaint 2024

Gaudete et exsultate n°112-121 (pape François)

En cette solennité de la Toussaint j’aimerais m’appuyer sur l’enseignement que le pape François nous a donné dans son exhortation apostolique de 2018 sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel (Gaudete et exsultate). Dans le quatrième chapitre de ce texte le pape aborde quelques caractéristiques de la sainteté dans le monde actuel et il en retient cinq. Aujourd’hui nous méditerons ce qu’il nous dit de la première de ces caractéristiques : Endurance, patience et douceur.

Dans la première partie de son enseignement le pape nous parle d’une force intérieure qui est en nous la source de la paix. Cette force nous vient de notre union avec Dieu.

La première de ces grandes caractéristiques, c’est d’être centré, solidement axé sur Dieu qui aime et qui soutient. Grâce à cette force intérieure, il est possible d’endurer, de supporter les contrariétés, les vicissitudes de la vie, et aussi les agressions de la part des autres, leurs infidélités et leurs défauts (n°112) … Grâce à cette force intérieure, le témoignage de sainteté, dans notre monde pressé, changeant et agressif, est fait de patience et de constance dans le bien.

Le pape souligne avec raison que nous vivons dans une atmosphère marquée par l’agressivité et la violence, qui peut aussi se déchaîner sur Internet (n°115) et à laquelle des chrétiens peuvent participer. En tant que chrétiens nous pouvons en effet nous laisser facilement contaminer par cette atmosphère. Le pape cite le verset 21 du chapitre 12 de la lettre de saint Paul aux Romains : Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien. Il nous fait remarquer que cette attitude n’est pas un signe de faiblesse, mais de vraie force. La force intérieure du chrétien face aux adversités et aux épreuves implique une lutte contre nos mauvais penchants, une lutte dans laquelle nous nous appuyons sur l’amour fidèle de Dieu et le don de sa grâce en Jésus-Christ. Le pape écrit au n°114 :

Il nous faut lutter et être attentifs face à nos propres penchants agressifs et égocentriques pour ne pas permettre qu’ils s’enracinent.

Dans la seconde partie de sa méditation le pape nous oriente peu à peu vers la vertu d’humilité qui va de pair avec la force intérieure qui nous permet de vaincre le mal par le bien. Sa description de la force intérieure du chrétien nous ramène aux Béatitudes des doux et des pacifiques ainsi qu’au Magnificat de la Vierge Marie :

La force intérieure qui est l’œuvre de la grâce nous préserve de la contagion de la violence qui envahit la vie sociale, car la grâce apaise la vanité et rend possible la douceur du cœur. 

Une manière de participer à la violence de la vie sociale consiste à s’estimer supérieur aux autres et à se comporter à leur égard en juges :

Il n’est pas bon pour nous de regarder de haut, d’adopter la posture de juges impitoyables, d’estimer les autres indignes et de prétendre donner des leçons constamment. C’est là une forme subtile de violence.

Dans les numéros 118 à 121, le pape aborde une question délicate, celle du rapport entre humilité et humiliations.

L’humilité ne peut s’enraciner dans le cœur qu’à travers les humiliations. Sans elles, il n’y a ni humilité ni sainteté. (118).

Les humiliations ne représentent pas une valeur positive en elles-mêmes, le chrétien n’est pas un masochiste qui aimerait souffrir que ce soit physiquement ou moralement. Pour éviter tout malentendu sur ce point le pape précise :

Je ne dis pas que l’humiliation soit quelque chose d’agréable, car ce serait du masochisme, mais je dis qu’il s’agit d’un chemin pour imiter Jésus et grandir dans l’union avec lui. Cela ne va pas de soi et le monde se moque d’une pareille proposition. (120)

Nous ne recherchons donc pas les humiliations mais lorsqu’elles surviennent dans nos vies de la part de notre prochain nous essayons de les vivre dans l’esprit de l’imitation du Christ car l’humiliation nous conduit à ressembler à Jésus (118). Dieu peut utiliser cette épreuve pour nous remettre dans l’humilité et nous faire grandir dans la douceur. Le cœur qui est capable de supporter l’humiliation par amour du Christ devient un cœur pacifié par le Christ, libéré de cette agressivité qui jaillit d’un égo démesuré (121).

Pour accueillir la paix intérieure que le Christ nous donne dans son amour miséricordieux, mettons notre confiance en lui seul, convaincus de ce que notre force intérieure vient de lui :

Ne tombons donc pas dans la tentation de chercher l’assurance intérieure dans le succès, dans les plaisirs vides, dans la possession, dans la domination des autres ou dans l’image sociale : « Je vous laisse la paix ; c’est ma paix que je vous donne ; je ne vous la donne pas comme le monde la donne » (Jean 14, 27).

 


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Super homélie , merci Père Robert