Luc 2, 1-14
Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où
elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ;
elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de
place pour eux dans la salle commune. C’est avec ces mots d’une grande
simplicité que saint Luc nous parle de l’événement le plus important de notre
histoire humaine : le mystère de l’incarnation par lequel Dieu se fait
homme en naissant du sein de la Vierge Marie, l’épouse de Joseph. L’évangéliste
est bref et sobre. Lorsque nous écoutons le récit qu’il nous donne de la Nativité
de Jésus nous sommes frappés par le contraste entre la grandiose introduction
et la simplicité extrême de cette naissance. D’un côté nous avons en effet
l’empereur Auguste, le maître du plus grand Empire de l’époque, qui ordonne un
recensement, de l’autre nous avons un bébé couché dans une mangeoire, naissant
dans une ville illustre pour le petit peuple Juif mais obscure pour le grand
peuple romain. Jésus naît à la marge de cet immense Empire romain, dans une
petite province orientale. Il naît pour reprendre un mot cher au pape François
dans les périphéries du monde romain.
Dieu, par fidélité à son peuple, choisit le territoire de l’ancien Israël pour
donner au monde son Fils. Mais de manière plus profonde encore Dieu choisit de
manifester son Fils dans l’humilité, la simplicité et la pauvreté, très loin de
la demeure d’Auguste à Rome.
Dans la
nuit de Noël, en Palestine, Dieu se fait notre frère en nous donnant son Fils.
Dieu se fait notre compagnon dans l’expérience de la condition humaine, sur la
route de l’histoire de notre humanité. Dans les lectures de la nuit de Noël
nous percevons le contraste entre le signe donné aux bergers, un nouveau-né emmailloté et couché dans une
mangeoire, et l’identité de l’enfant qui vient de naître : oui, ce
bébé, est réellement le Sauveur, le Christ, le Seigneur. Il est d’après
la prophétie messianique d’Isaïe Conseiller-merveilleux,
Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. En contemplant la crèche nous
comprenons que le Dieu fort choisit de se manifester à nous dans la faiblesse
et l’humilité. Sa force divine est cachée, et c’est en étant cachée qu’elle est
capable de nous sauver et de nous attirer à Lui. C’est l’un des grands
enseignements du mystère de Noël : le chemin du salut, donc de la vie, est
celui de l’abaissement de Dieu, celui de l’humilité et de la pauvreté de Dieu.
Dieu se fait notre frère, non pas en naissant dans la splendeur du palais
d’Auguste à Rome, au centre du monde, mais en naissant dans la mangeoire d’une
ville oubliée à la périphérie du grand Empire. Auguste avait apporté à cet Empire
la paix après un siècle de guerres civiles. Ce n’est pas un hasard si Dieu fait
concorder la naissance du Prince de la paix avec l’avènement de la paix civile,
l’âge d’or augustéen. La paix de Dieu rejoint ainsi la paix des hommes célébrée
par l’autel de la paix à Rome.
A Noël
Dieu se fait notre frère et notre nourriture. Il vient au monde dans la
mangeoire destinée à nourrir les animaux de l’étable. Il vient au monde dans la
cité du roi David, Bethléem, ce nom signifiant la maison du pain. Dès sa naissance Jésus se fait pain pour nous
nourrir de la Parole de Dieu. Lui qui ne parle pas encore nous parle en silence
par l’humilité de sa naissance. Remarquons bien qu’il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune… d’où
cette naissance à l’écart, dans une étable au milieu des animaux. En cette
sainte nuit de Noël, Dieu, une fois de plus, nous invite à donner une place dans
notre cœur, dans notre vie, dans nos actions, dans nos pensées, à la
manifestation de son Fils au milieu de nous. Dieu nous invite à la prière et à
la communion. Fortifiés par le pain du Prince de la paix, soyons artisans de
paix. Goûtons cette joie que Dieu nous offre en abondance et soyons dans
l’action de grâce !
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