7/07/2022
Luc 12,
32-48
Dimanche
dernier Jésus nous mettait en garde contre l’avidité. Il nous exhortait à ne
pas ressembler à l’homme fou qui amasse pour lui-même au lieu d’être riche en
vue de Dieu. La première partie de l’Evangile de ce dimanche reprend le même
thème. Entre ces deux pages évangéliques se situe un passage que la lecture
suivie de l’Evangile selon saint Luc omet. Et juste avant le commencement de notre
Evangile nous trouvons l’exhortation suivante : Cherchez plutôt le Royaume de Dieu, et cela vous sera donné par
surcroît. Nous saisissons alors l’unité de pensée entre ces trois versets
du chapitre 12 que je cite maintenant l’un après l’autre :
Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour
lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. (21)
Cherchez plutôt son Royaume, et cela vous
sera donné par surcroît. (31)
Car là où est votre trésor, là aussi sera
votre cœur. (34)
Jésus
nous demande d’accueillir son enseignement sans crainte, car votre Père a trouvé bon de vous donner le
Royaume. Sa parole nous invite à rentrer en nous-mêmes, à nous poser cette
question essentielle : quel est mon trésor ? Relevons le fait que le
Seigneur utilise cette image du trésor au
singulier. Un trésor, c’est ce qui est précieux pour nous, ce qui a de la
valeur, ce à quoi nous sommes attachés, c’est aussi ce qui nous aide à vivre et
nous motive dans l’existence. La plupart des êtres humains ont de multiples
trésors : cela peut-être notre famille, notre profession, une passion
culturelle ou sportive… pour certains ce sont d’abord les biens matériels et
l’argent ou encore le pouvoir ou la célébrité. L’utilisation de l’image du
trésor est dans le droit fil de la mise en garde contre l’avidité. Et le
commentaire très concret que Jésus lui donne ne laisse subsister aucun
doute : Vendez ce que vous possédez
et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor
inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne
détruit pas.
Autrement
dit nous avons besoin d’être libres et détachés par rapport au pouvoir de
séduction de l’argent pour trouver le trésor véritable qui est très
certainement le Royaume de Dieu lui-même. Il suffit pour le comprendre de se
référer à un passage de l’Evangile selon saint Matthieu : Le royaume des Cieux est comparable à un
trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau.
Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. (13,
44)
Si nous
désirons que notre cœur soit établi en Dieu, dans son amour et dans sa paix,
alors notre trésor essentiel ne peut se trouver que dans la recherche du
Royaume de Dieu et de sa justice. Cela ne nous empêche pas d’aimer notre
famille, de cultiver telle ou telle passion, d’exercer notre profession etc.
C’est une question de priorité dans l’ordre de l’amour. Avoir des trésors dans
cette vie terrestre ne doit pas nous aveugler et nous faire oublier le trésor
du Royaume de Dieu et de sa grâce. Si Jésus nous demande de pratiquer l’aumône,
c’est-à-dire le partage de nos biens mais aussi le don de notre temps et de
notre personne aux plus démunis d’entre nous, c’est afin que nous exercions non
seulement la charité envers le prochain, le devoir de justice et de solidarité,
mais aussi en vue de constituer un trésor inépuisable dans les cieux. Ou pour
le dire autrement la vie éternelle commence dès aujourd’hui chaque fois que
Dieu libère mon cœur des attachements désordonnés pour me faire goûter la joie
de son Royaume. Bien des fois nous devons nous violenter, c’est-à-dire aller
contre notre instinct naturel qui nous pousse à thésauriser pour nous-mêmes,
afin de donner de notre personne, de notre temps et de notre argent. Comme
l’affirme Jésus, le Royaume des Cieux se
prend par force et ce sont les plus décidés qui l’emportent (Mt. 11, 12) Ce
faisant, nous appelons sur nous la grâce de Dieu qui seul est capable de nous
montrer le véritable trésor de notre cœur : celui de son Royaume présent
dès maintenant et de sa loi :
Car toute la Loi est accomplie dans l’unique
parole que voici : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. (Galates 5, 14)
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