15/12/19
Matthieu
11, 2-11
L’Evangile
de ce dimanche nous fait entendre un échange à distance entre Jean, dans sa
prison, et Jésus. Il nous parle de l’identité de ces deux hommes. Tout part
d’une question de Jean, une question habitée par le doute : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous
en attendre un autre ? Comme souvent Jésus ne répond pas directement. Il se
contente de se présenter comme celui qui accomplit une prophétie d’Isaïe. Et il
conclut avec une formule qui pose question : Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! Cette
formule rappelle la prophétie du vieillard Syméon dans le temple à l’occasion
de la présentation de l’enfant Jésus par ses parents : Voici que cet enfant provoquera la chute et
le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction. Oui,
encore aujourd’hui, la question de l’identité de Jésus divise. Il est toujours
un signe de contradiction pouvant susciter tout aussi bien la foi que le refus.
Au commencement Jean a cru et, en baptisant Jésus, l’a présenté au peuple comme
le Messie. Cependant sa conception du Messie était fort éloignée de ce qu’il
entendait dire des premiers pas missionnaires du Seigneur. D’où son doute. En
passant par cette étape du doute sa foi en Jésus a été purifiée. Il a fini par
accepter que Jésus soit Messie selon une tout autre image que celle qu’il
s’était fait(e). Il peut nous arriver à nous aussi, chrétiens, de nous faire
une image fausse ou inexacte de Dieu. Dans ce cas Jésus peut être pour nous une
occasion de chute si nous ne sommes pas prêts à recevoir de lui la véritable
image de Dieu. Qui me voit, voit le Père.
Connaître Jésus à travers les Evangiles, c’est connaître non seulement sa
véritable identité, mais c’est en même temps avoir accès à l’authentique image
de Dieu en tant que Père.
Dans la
seconde partie de notre Evangile, le Seigneur précise l’identité de Jean. Il
est non seulement le plus grand des prophètes, mais le plus grand parmi les
hommes qui ont vécu avant l’ère chrétienne. Il est cette frontière entre
l’Ancienne et la Nouvelle Alliance. Et
cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. Le
Royaume des Cieux ce n’est pas seulement le Paradis après notre mort. Jésus
commence précisément sa prédication en annonçant cette présence du Royaume des
Cieux ou de Dieu. Le plus petit parmi les disciples de Jésus, le plus petit
membre de son Eglise, est plus grand que Jean le baptiste. Car ce dernier est
mort avant d’avoir vu l’accomplissement de la mission de Jésus à Pâques. Alors
que nous nous connaissons par la foi le mystère de la mort et de la
résurrection du Christ. Nous en vivons dans les sacrements et en particulier
chaque fois que nous célébrons l’eucharistie. Pour comprendre pourquoi nous sommes
plus grands que le plus grand des prophètes, il faut se référer à une autre
parole de Jésus adressée à ses disciples : Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare
: beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et
ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. En
ce temps de l’Avent, Jésus en nous rappelant notre dignité de chrétiens nous
invite à la joie et à la gratitude parce que nous vivons dans l’ère chrétienne,
dans le temps de la grâce, dans le temps de l’accomplissement des promesses par
le mystère de l’incarnation que nous célébrerons à Noël.
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