7/07/19
Luc 10,
1-12/17-20
Au
commencement de la montée de Jésus vers Jérusalem, celui-ci décide d’envoyer en
mission 72 disciples comme il avait envoyé en mission les 12 apôtres. Les
consignes missionnaires que Jésus donne aux disciples sont à peu près les mêmes
que celles données aux apôtres, et c’est la première partie de notre Evangile.
Le Seigneur ne leur cache pas la difficulté de leur mission en employant
l’image des agneaux envoyés parmi les loups. Il prévoie aussi que ses disciples
seront parfois rejetés. On refusera d’accueillir leur message de paix. Dans ce
cas ils ne doivent ni s’imposer ni insister mais partir plus loin pour poursuivre
leur mission. Ils doivent acquérir la liberté chrétienne qui leur permettra
d’accepter sereinement les échecs comme les succès, l’essentiel étant leur
fidélité à Jésus et à son Evangile. Comme le disait, avec la même liberté
spirituelle, Bernadette au curé de Lourdes : « je ne suis pas chargée
de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire ». C’est Dieu et
lui seul qui jugera ceux qui refusent d’accueillir l’annonce du règne de Dieu.
La
seconde partie de cette page évangélique nous montre le retour des disciples
après leur première expérience missionnaire qui semble avoir été un succès.
D’où leur joie en constatant que les démons leur sont soumis lorsqu’ils
invoquent le nom de Jésus. Le commentaire que le Seigneur fait met en avant le
pouvoir divin des disciples sur les forces du mal. Chaque fois qu’un chrétien
témoigne de sa foi et annonce l’Evangile, Satan
tombe du ciel comme l’éclair. Ce qui signifie que tout œuvre
d’évangélisation authentique qui édifie le royaume de Dieu cause par la même
occasion la chute de Satan, prince de ce monde. Et Jésus de les confirmer dans
leur mission en leur disant : absolument
rien ne pourra vous nuire, pas même les loups dont il parlait plus haut… Comment
alors interpréter les nombreuses persécutions que les chrétiens ont endurées et
endurent encore aujourd’hui ? La persécution, bien sûr, cause un certain
mal, fait souffrir, torture et parfois tue, mais elle est impuissante à faire
disparaître l’Evangile et le nom de Jésus pour toujours. Prise en elle-même,
elle semble mettre en échec les promesses de Jésus, mais, comprise dans le long
temps de l’histoire humaine et de la Providence divine, la persécution ne remet
pas en cause l’Eglise. Parfois même elle la multiplie en la rendant encore plus
forte et plus sainte. La promesse faite aux disciples rejoint celle faite à
Pierre, le premier parmi les apôtres : Tu
es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la
Mort ne l’emportera pas sur elle. Tant que durera ce monde, l’Eglise
subsistera, même si une éventuelle apostasie générale, signe de la fin des
temps, pourra la ramener à ses dimensions des origines, un tout petit reste,
comme celui d’Israël autrefois. Si la
Mort ne l’emportera pas sur l’Eglise du Christ, c’est bien parce que Jésus a les paroles de la vie éternelle.
Le verset
conclusif de cet Evangile est très important : Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont
soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les
cieux. Ce que l’on pourrait traduire ainsi : ne vous réjouissez pas du
pouvoir spirituel que je remets en vos mains, encore moins de la puissance
temporelle de l’Eglise, mais réjouissez-vous plutôt de votre condition de
disciples aimés de Dieu et sauvés par moi. Ce n’est jamais le pouvoir, fut-il
spirituel, qui caractérise en premier lieu la communauté des croyants qu’est
l’Eglise, mais la joie de se savoir en communion avec Dieu. Ce qui
signifie aussi que le pouvoir spirituel des apôtres et des disciples est un moyen
au service de la réconciliation du genre humain avec Dieu dans l’Eglise. Ce
pouvoir sur les forces du mal est orienté vers l’accomplissent de notre
vocation éternelle pour que les noms du plus grand nombre se trouvent inscrits dans les cieux.
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