Jean 16,
12-15
16/06/19
Les deux
dimanches qui suivent la Pentecôte ne sont pas des dimanches du temps ordinaire,
bien que celui-ci commence au lendemain de la Pentecôte, mais des solennités
consacrées à la Sainte Trinité et au Saint Sacrement. Il y a bien sûr une
raison à ce choix de la liturgie. La Pentecôte marque en effet l’achèvement et
la plénitude de la révélation chrétienne avec la manifestation du Saint Esprit
au terme du temps pascal. Or le mystère de Dieu Trinité est bien ce sommet de
la révélation chrétienne. Il constitue le propre du christianisme, son
originalité pourrait-on dire, par rapport aux autres religions monothéistes.
Les
lectures de cette solennité nous parlent des missions des personnes divines, de
leur action dans le monde et par rapport à nous en tant que créatures. Sous la
figure de la Sagesse, le livre des Proverbes annonce le Fils. Saint Paul nous
parle de la mission du Fils et de l’Esprit Saint tandis que, dans l’Evangile,
Jésus nous enseigne la mission de l’Esprit. Je me limiterai à mettre en lumière
les enseignements essentiels des deux premières lectures.
Dans le
livre des Proverbes, l’auteur affirme deux choses à propos de la Sagesse
divine. Tout d’abord cette Sagesse est associée de très près à l’œuvre
créatrice du Père, comme un maître
d’œuvre ou comme un enfant chéri
selon les traductions. Saint Jean, dans le prologue de son Evangile, pense
certainement à ce texte des Proverbes lorsqu’il écrit à propos du Verbe,
donc du Fils : C’est par lui que
tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans
lui. Pour le dire autrement : le Père n’est pas Créateur sans la
Sagesse, sans son Fils, et, comme nous le lisons dans la première page de la
Bible, le souffle de Dieu planait
au-dessus des eaux. Même si dans le Credo nous affirmons du Père qu’il est
Créateur, la création est l’œuvre de la Sainte Trinité. Il crée par son Fils
dans l’Esprit. La seconde affirmation du livre des Proverbes a de quoi nous
surprendre puisque la Sagesse de Dieu joue en sa présence. Et son jeu réjouit
le cœur de Dieu : je faisais ses
délices jour après jour. Dans ce jeu de la Sagesse qui se déroule aussi
dans la création, c’est le mystère de l’Incarnation qui est déjà annoncé :
trouvant mes délices avec les fils des
hommes. En Dieu, la Sagesse est amour, donc volonté d’union et de
communion, avec les hommes et les femmes créés à l’image et à la ressemblance
de Dieu. En Dieu, la Sagesse est ce désir que Dieu a de s’unir à nous dans
l’amour. Ce désir trouvera son aboutissement dans le corps virginal de Marie,
fécondée par l’Esprit Saint, pour que le Fils de Dieu soit aussi le Fils de
l’homme. Dans la deuxième lecture, saint Paul précise quelle est la mission du
Fils à notre égard : Nous voici en
paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, lui qui nous a donné, par la
foi, l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis. Il s’agit
bien d’une mission de réconciliation entre les créatures humaines et le Père.
Par Jésus, nous pouvons vivre désormais dans le monde de la grâce, ce qui
signifie bénéficier, sans aucun mérite de notre part, du cadeau de l’amour
divin qui nous établit dans la paix. Enfin saint Paul nous parle de la mission
du Saint Esprit : l’amour de Dieu a
été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. Nous
pouvons comprendre cette affirmation d’une double manière. L’Esprit Saint, lien
d’amour entre le Père et le Fils, nous communique cet amour divin au plus profond
de notre être, au niveau de notre intériorité. Dans le même mouvement, c’est
aussi l’Esprit Saint qui nous communique l’amour pour Dieu en nous rendant capable de l’aimer divinement. Dans l’Esprit
Saint nous pouvons aimer le Père comme le Fils l’aime, à la manière de Jésus.
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