Luc 1,
57-66.80
24/06/18
Cette
année le 24 juin tombant un dimanche, nous célébrons donc la nativité de Jean
le baptiste, fils de Zacharie et d’Elisabeth. Les textes bibliques de cette
liturgie nous remettent devant le mystère de chaque vie humaine en son
commencement. Dans la spiritualité de la Bible, le mystère de chacune de nos
vies est toujours lié au mystère de l’appel de Dieu. Cette fête en l’honneur de
Jean, le dernier et le plus grand de tous les prophètes, nous donne la
possibilité de méditer sur notre vocation chrétienne. Mais cette fête célèbre
d’abord la naissance inattendue et miraculeuse de Jean, vu l’âge avancé de ses
parents et la stérilité de sa mère. Toute naissance en ce monde nous ramène au
mystère de la vie, au mystère de Dieu créateur. Le psaume 138 nous parle de ce
mystère d’une très belle manière :
C'est toi qui as créé mes reins, qui m'as
tissé dans le sein de ma mère. Je reconnais devant toi le prodige, l'être
étonnant que je suis : étonnantes sont tes œuvres toute mon âme le sait. Mes os
n'étaient pas cachés pour toi quand j'étais façonné dans le secret, modelé aux
entrailles de la terre. J'étais encore inachevé, tu me voyais ; sur ton livre,
tous mes jours étaient inscrits, recensés avant qu'un seul ne soit !
Le
chrétien, lorsqu’il célèbre chaque année son anniversaire, célèbre le don de
Dieu créateur qui l’a appelé du néant à la vie. La première lecture du livre
d’Isaïe nous montre que Dieu en nous créant nous appelle et nous donne, avant
même notre naissance, une vocation !
J’étais encore dans le sein maternel quand le
Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a
prononcé mon nom. […] Maintenant le Seigneur parle, lui qui m’a façonné dès le
sein de ma mère pour que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob, que je
lui rassemble Israël. Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c’est mon
Dieu qui est ma force.
Dieu en
nous donnant en même temps la vie et notre vocation manifeste ainsi son amour
pour nous. Nous avons du prix à ses yeux, nous sommes précieux dans son plan
d’amour pour toute sa création. Chacun de nous peut faire siennes les paroles
du prophète : Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur, lui qui m’a
façonné dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur. C’est en
appelant chacun d’entre nous, et pas seulement Isaïe ou Jean, que le Seigneur
veut manifester dans notre monde la puissance de son salut. En nous faisant le
magnifique cadeau de notre vocation, il attend notre réponse libre à son appel,
notre « oui », notre coopération. Si nous cherchons et trouvons notre
vocation dans le monde et dans l’Eglise, si librement nous répondons
« oui », alors c’est en nous et par nous que Dieu manifestera la
puissance de l’amour du Christ. Nous serons alors réellement témoins de la
résurrection de Jésus par laquelle le mal et la mort sont définitivement
vaincus. Les voisins d’Elisabeth et de Zacharie se demandaient en apprenant la
nouvelle de la naissance de Jean : Que
sera donc cet enfant ? C’est le mystère de chaque vie et de chaque
vocation. Même si Dieu nous donne notre vocation avant même notre naissance,
nous avons besoin de temps, de prière, de réflexion, d’aide de la part des
autres pour découvrir ce à quoi Dieu nous appelle et comment nous pouvons
répondre généreusement à cet appel.
En ce
jour où je célèbre au milieu de vous et avec vous mon jubilé sacerdotal, je
rends grâce au Seigneur pour ces 25 ans de ma vie au service de son Eglise, au
service de tous les hommes, de toutes les femmes, sans oublier les enfants et
les jeunes, qu’il a mis sur mon chemin, croyants et incroyants. Pour moi le don
de la foi et le don de la vocation de prêtre ont été reçus presque en même
temps, à l’occasion de la préparation et de la célébration de ma première
communion l’année de mes 13 ans. Si le ministère du prêtre est au service de la
sanctification du peuple de Dieu, il est tout aussi juste de dire que le peuple
de Dieu aide le prêtre dans l’accomplissement de sa vocation. Les bons prêtres
font les bons fidèles, et les bons fidèles font les bons prêtres ! Je dois
donc rendre grâce au Seigneur pour le témoignage de foi, d’espérance et de
charité de tant de fidèles qu’il a mis sur mon chemin, sans oublier le
témoignage si précieux de la vie religieuse dans la richesse de ses différentes
formes. La fidélité des chrétiens laïcs, leur sainteté, leur rayonnement, leur
engagement m’ont permis, malgré mes péchés, de demeurer moi-même fidèle à
l’appel reçu du Seigneur.
Je
voudrais terminer cette méditation en citant l’apôtre Paul :
Quand l’un de vous dit : « Moi, j’appartiens
à Paul », et un autre : « Moi, j’appartiens à Apollos »,
n’est-ce pas une façon d’agir tout humaine ? Mais qui donc est Apollos ? Qui
est Paul ? Des serviteurs par qui vous êtes devenus croyants, et qui ont agi
selon les dons du Seigneur à chacun d’eux. Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé ;
mais c’est Dieu qui donnait la croissance. Donc celui qui plante n’est pas
important, ni celui qui arrose ; seul importe celui qui donne la croissance :
Dieu. Nous sommes des collaborateurs de Dieu, et vous êtes un champ que Dieu
cultive, une maison que Dieu construit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire