Matthieu
25, 14-30
19/11/17
Argent,
banque, intérêts… Les images employées par Jésus dans la parabole des talents
sont trompeuses. Le sujet de l’enseignement qui nous est délivré en ce dimanche
n’a rien à voir avec les affaires, l’économie ou encore la finance. Jésus n’est
pas venu parmi nous pour nous donner des cours d’école de commerce ou encore
pour nous inviter à nous enrichir en faisant de bonnes opérations financières.
L’homme de la parabole qui part en voyage, confie à ses serviteurs ses biens
puis revient, c’est Jésus comme le dit l’introduction de l’Evangile. A la fin
de l’année liturgique, les Evangiles abordent le thème de la fin de notre monde
tel que nous le connaissons et du retour du Christ en gloire. A ce moment-là,
cela ne nous servira absolument à rien d’avoir prospéré dans les affaires ou
encore d’être riches, comme le montre par ailleurs l’histoire de l’homme riche
qui meurt subitement en saint Luc. La conclusion donnée par le Seigneur est
très claire :
Dieu lui dit : “Tu es fou : cette nuit même,
on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?” Voilà ce
qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de
Dieu.
Les
talents dont nous parle Jésus, ce sont nos dons et nos aptitudes. La langue
française a conservé cette signification métaphorique du mot talent qui
désignait bien à l’origine de l’argent sous la forme de trente kilos de métal
précieux. D’ailleurs le maître donne à
chacun selon ses capacités. Jésus nous confie ses biens et nous donne des
capacités humaines et spirituelles. Tout au long de notre vie, nous sommes
appelés tout d’abord à reconnaître ces dons, à les identifier, à en prendre
conscience, puis ensuite à les faire fructifier, à les utiliser pour accomplir
la volonté de Dieu. Car, nous dit la parabole, on nous demandera des comptes
sur notre manière d’utiliser les dons du Seigneur. C’est le moment du bilan qui
correspondra probablement pour nous au moment de notre propre mort. Et l’Evangile
nous enseigne aussi qu’au plus nous avons reçu, au plus il nous sera demandé.
Ceux qui ont reçu plus de dons en raison de leurs capacités ont donc le devoir
de donner des fruits plus nombreux. Celui qui a reçu cinq talents en a gagné
cinq autres, celui qui a reçu deux talents en a gagné deux autres.
Cherchons
maintenant à comprendre pourquoi le troisième serviteur, mauvais et paresseux,
n’a pas réussi sa vie aux yeux de son maître. Ce n’est pas parce qu’il n’a reçu
qu’un talent, en fonction de ses capacités moindres par rapport aux deux
premiers serviteurs. La première raison de son échec consiste en l’image
faussée qu’il s’était fait de son maître : un homme dur. D’où l’importance
pour nous, chrétiens, d’avoir une image vraie de notre Dieu, celle-là même que
Jésus nous révèle en sa propre personne : un Dieu d’amour qui se donne et
donne sans compter, un Dieu miséricordieux qui prend plaisir à nous pardonner
et à nous relever chaque fois que nous tombons et que nous revenons à lui.
Personne n’a en effet envie de travailler et de faire des efforts pour un
maître au cœur dur et sévère, mais il en est tout autrement si ce maître est
Jésus, doux et humble de cœur ! La seconde raison de l’échec de ce
serviteur, nous la trouvons dans sa peur. Or, il est bien connu de tous que la
peur paralyse et nous empêche d’entreprendre et d’aller de l’avant. Combien de
fois dans la Bible le message de Dieu consiste à s’adresser à chacun de nous en
lui disant : Confiance, n’aie pas
peur !
Au soir
de notre vie, puissions-nous avoir cette grâce de faire le bilan avec Jésus et
de constater que grâce à lui notre passage sur cette terre aura donné beaucoup
de beaux fruits ! N’attendons pas ce moment pour utiliser les dons du
Seigneur et répandre autour de nous plus de joie, de confiance, de paix,
d’amour et de solidarité ! Puissions-nous, à notre humble mesure,
contribuer par ces fruits à l’édification du Royaume de Dieu !
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