Luc 15,
1-32
11/09/16
En cette année de la miséricorde
divine, la liturgie de ce dimanche propose à notre méditation les trois
paraboles de la miséricorde en saint Luc.
Ces histoires nous parlent de la
conversion, du retour à Dieu, mais aussi et surtout de Dieu qui se met à notre
recherche pour nous réconcilier avec lui. Dieu notre Père veut que nous vivions
une relation d’alliance avec lui, et jamais il ne se résigne à notre refus de
vivre dans l’amitié avec lui. Il espère toujours notre retour à la maison comme
le père de la parabole. C’est cela qu’affirme le Nouveau Testament en disant
que Dieu veut le salut de tous les hommes. Quand nous parlons de conversion et
de retour à Dieu, nous devons comprendre que la vie chrétienne nous met dans un
état de conversion permanente. Je m’explique. Il y a la grande conversion,
celle du début, comme dans le cas de Paul qui ne savait que « blasphémer,
persécuter, insulter », mais qui, du jour au lendemain, est devenu
disciple puis apôtre de Jésus. Ce changement radical est l’œuvre de la grâce,
du don d’amour de Dieu en Jésus-Christ. Et cette grâce a été plus forte que le
fanatisme de Saul qui le poussait à persécuter l’Eglise en croyant faire la
volonté de Dieu. Mais il y a aussi la conversion, les conversions quotidiennes,
de ceux qui sont déjà chrétiens, nos conversions. C’est cela que le Carême
vient nous rappeler chaque année. Nous sommes baptisés et nous avons mis notre
foi dans le Christ, mais nous mesurons chaque jour combien nous sommes éloignés
de la sainteté qui est notre vocation à tous. Dieu veut non seulement notre
salut, mais aussi, et c’est inséparable, notre progrès spirituel et moral. Si
nous sommes bons, nous pouvons toujours devenir meilleurs. La vie chrétienne
est dynamique et elle nous pousse de l’avant. C’est le sens du sacrement du
pardon qui nous est offert non seulement pour obtenir le pardon de nos péchés
graves mais aussi des péchés dits véniels. La miséricorde divine est un appel à
progresser sur ce chemin de perfection sans jamais nous décourager, sans jamais
abandonner la lutte spirituelle qui est celle de la vie chrétienne, et cela
dans des domaines allant de notre vie de prière personnelle jusqu’à notre vie
familiale, sociale, et notre engagement au service du bien commun dans la
société. La doctrine sociale de l’Eglise nous aide à progresser dans tous les
domaines très concrets de notre vie. Par exemple, à travers son encyclique Laudato si’, le pape François nous
demande de faire notre examen de conscience par rapport à l’écologie, et il
n’hésite pas à parler de conversion
écologique.
Dans les trois paraboles de la miséricorde nous entendons comme
un refrain : celui de la joie du ciel, des anges et du Père lui-même
lorsque nous revenons vers lui par un acte de conversion, lorsque nous
utilisons notre liberté pour dire oui au projet de Dieu pour nous, pour
répondre à notre vocation : « Il fallait bien festoyer et se
réjouir ». Nous trouvons ici une motivation très forte pour prendre au
sérieux toutes les petites conversions quotidiennes. L’amour incompréhensible
de Dieu est tel que nous sommes capables de réjouir son cœur, de lui faire
plaisir, chaque fois que nous retournons vers lui après nous en être éloignés,
chaque fois que nous progressons dans notre vie spirituelle et morale. Voilà le
sacrifice qui plaît à Dieu, celui d’un cœur
brisé et broyé, d’un cœur qui se laisse toucher par l’Esprit Saint. Rien ne
touche plus le cœur de Dieu que notre humilité et le sincère regret que nous
avons de nos fautes, de nos péchés et de nos imperfections. Dieu nous donne cet
immense pouvoir sur son propre cœur, celui de le réjouir par notre retour à
lui. Il nous offre cela dans sa miséricorde. Pourquoi attendre demain pour
commencer à prendre au sérieux son appel à la sainteté ?
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