Luc 3,
15-22
10/01/16
La fête du baptême du Seigneur
marque la fin du temps de Noël. Elle nous introduit aussi au temps ordinaire
qui a pour but de nous faire méditer le ministère public de Jésus. Ce ministère
commence justement avec le baptême dans les eaux du Jourdain. Si à Noël nous
avons fait mémoire de la naissance du Fils de Dieu, aujourd’hui nous nous
souvenons de sa naissance à sa mission de Sauveur. C’est en effet à partir du
moment de son baptême que Jésus se manifeste au peuple. Il sort du silence de
la vie cachée à Nazareth pour naître à sa mission. La descente sur lui de
l’Esprit et la voix du Père ne nous indiquent pas seulement sa condition de
Fils de Dieu. Cette manifestation divine constitue aussi son envoi en mission.
Le prophète Isaïe et Jean
Baptiste annoncent un Messie puissant : Il vient avec puissance et son bras est victorieux. Il vient celui qui
est plus puissant que moi. Cette puissance est celle de Dieu. Elle est donc
très différente de l’image que nous, les hommes, nous nous faisons
habituellement de la puissance. Le signe de cette puissance au moment du
baptême ne se trouve ni dans une grande armée ni dans de nombreuses armes mais
dans un oiseau, symbole de douceur et de paix, la colombe. Jésus est le Messie
puissant que le peuple attendait parce que sur lui repose en plénitude la
puissance de l’Esprit Saint. Et cette puissance va de pair avec la bonté et la
tendresse de Dieu. Comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture, Dieu, notre Sauveur, a manifesté sa bonté et
sa tendresse pour les hommes. Et Isaïe décrit la venue puissante de Dieu en
faveur de son peuple avec des images remplies de douceur et de tendresse :
Comme un berger, il conduit son
troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et
il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits. C’est en Jésus que
cette parole de Dieu s’accomplit, lui qui s’est présenté aux foules de son
temps comme le bon berger qui donne sa vie pour ses brebis. Nous comprenons
alors que la puissance de Dieu se manifeste précisément dans la force de son
amour et de sa tendresse à notre égard. Le salut ne nous est pas imposé, il
nous est proposé, et nous ne pouvons répondre que librement à l’amour de Dieu
manifesté en Jésus, en nous engageant nous-mêmes à aimer comme il nous a aimés.
Au jour de notre baptême et de
notre confirmation, nous avons reçu, nous aussi, la force de l’Esprit, nous
avons entendu la voix du Père nous redisant son amour et sa confiance. Nous
sommes nés à la vie nouvelle des enfants de Dieu en même temps que nous avons
reçu notre mission de chrétiens dans le monde et dans l’Eglise. Devenant fils
et filles de Dieu, nous sommes aussi devenus membres du corps du Christ qui est
l’Eglise, membres du peuple de Dieu. Et saint Paul, dans la deuxième lecture,
nous rappelle par une brève formule ce qui caractérise le peuple des
baptisés : un peuple ardent à faire
le bien. Nous avons en effet bien besoin de la puissance de l’Esprit Saint
pour réaliser dans nos vies cet idéal chrétien. Remarquons d’emblée que la
puissance de Dieu nous est donnée en vue de faire le bien. Cette puissance n’a
rien à voir avec celle des fanatiques religieux qui tuent au nom de leur vision
pervertie de la foi. S’attacher au bien avec ardeur dans un monde marqué par
tant d’injustices et par la présence du mal demande une grande force
spirituelle. Car il s’agit non seulement de faire le bien mais aussi de supporter
le mal sans perdre notre espérance. Ce qui qualifie le peuple de Dieu, ce n’est
pas seulement sa volonté de faire le bien, mais c’est aussi son ardeur à le
rechercher. La routine, les habitudes et la fatigue nous menacent tous dans
notre vie chrétienne. En fêtant le baptême du Seigneur, demandons-lui la grâce
du zèle, celle d’une foi ardente. Qu’il fasse de nous des chrétiens réveillés,
courageux dans leur lutte contre le mal et heureux de choisir le bien.
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