21/06/15
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Corinthiens 5, 14-17
Dans la deuxième lecture de cette
liturgie l’apôtre Paul nous parle de notre vie chrétienne. Etre disciple du
Christ a des conséquences sur notre vie humaine. Paul nous donne trois
caractéristiques de la vie chrétienne, et cela en utilisant des formules
saisissantes :
- « Le
Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée
sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux ».
- « Désormais
nous ne connaissons plus personne à la manière humaine ».
- « Si
donc quelqu’un est en Jésus-Christ, il est une créature nouvelle ».
Dans la première de ces
affirmations l’apôtre nous enseigne que le Christ nous décentre de nous-mêmes. C’est
Jésus, dans son mystère de mort et de résurrection, qui devrait être le centre
de la vie de chaque chrétien. La force de l’amour du Christ nous est en effet
donnée pour nous arracher à la pesanteur de notre égoïsme. Depuis le péché des
origines notre nature humaine est marquée par l’égoïsme qui fait que chacun est
le centre de son petit monde. Comment faire de Jésus le centre de notre
vie ? En mettant peu à peu en pratique le double commandement de l’amour. L’amour
de charité envers Dieu et envers le prochain nous décentre de nous-mêmes. Nous
comprenons ainsi que c’est par la prière et les œuvres de charité que nous
laissons au Christ la première place dans notre vie. Dans la même lettre saint
Paul déclare : « Notre ambition, c’est de plaire au Seigneur ».
Et nous savons que pour lui plaire nous devons aimer comme lui-même nous a
aimés.
En tant que chrétiens nous ne
connaissons plus personne à la manière humaine, c’est la deuxième affirmation
de Paul. Cela signifie que notre manière d’entrer en relation les uns avec les
autres n’est plus déterminée par des critères simplement humains mais par le
regard de la foi, cette foi qui fait défaut aux disciples au milieu de la
tempête : « Comment se fait-il que vous n’ayez pas la
foi ? » Le regard que nous devrions porter sur les autres est donc
surnaturel. Spontanément nous jugeons les autres sur un certain nombre de
critères tels que l’apparence, le rang social, la richesse etc. Il est très
difficile pour nous de ne pas regarder notre prochain de manière humaine. Un
peu avant notre passage, Paul fait allusion à « ceux qui mettent leur
fierté dans les apparences, et non dans le cœur ». Et nous pouvons penser
à la sévère remontrance que l’apôtre Jacques fait aux chrétiens lorsqu’ils font
la différence, dans l’assemblée du dimanche, entre les riches et les pauvres :
Mes frères,
dans votre foi en Jésus Christ, notre Seigneur de gloire, n’ayez aucune
partialité envers les personnes. Imaginons que, dans votre assemblée, arrivent
en même temps un homme au vêtement rutilant, portant une bague en or, et un
pauvre au vêtement sale. Vous tournez vos regards vers celui qui porte le
vêtement rutilant et vous lui dites : « Assieds-toi ici, en bonne
place » ; et vous dites au pauvre : « Toi, reste là
debout », ou bien : « Assieds-toi au bas de mon
marchepied ». Cela, n’est-ce pas faire des différences entre vous, et
juger selon de faux critères ?
Enfin l’apôtre
nous fait contempler notre condition de chrétiens en nous rappelant que par la
foi et le baptême nous sommes devenus des créatures nouvelles. Nous vivons en
ce monde mais à travers nous « un monde nouveau est déjà né », c’est
le monde du Royaume de Dieu. Dans ce monde ce qui est important c’est la
présence et l’action du Christ en chacun, peu importe ses caractéristiques
humaines. Sans la lumière de la foi nous sommes toujours tentés de diviser,
d’opposer alors que le regard de foi aspire à l’unité et à la communion. C’est
ainsi que Paul comprend le baptême dans un magnifique passage de sa lettre aux
Galates :
Tous, dans le
Christ Jésus, vous êtes fils de Dieu par la foi. En effet, vous tous que le
baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ ; il n’y a plus ni
juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et
la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus.
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