Il s'agit tout simplement de partager par le biais du web les homélies que je compose et prononce pour les catholiques de mes paroisses chaque dimanche et jour de fête.
dimanche 1 janvier 2012
Sainte Marie, Mère de Dieu
L’Eglise nous fait commencer la nouvelle année civile sous le patronage de la Vierge Marie et en nous demandant de prier pour la paix dans notre monde. La fête de Sainte Marie, Mère de Dieu, se situe bien dans le temps liturgique de Noël. Et c’est dans la lumière du mystère de l’incarnation que nous contemplons la maternité de Marie et sa vocation unique dans l’histoire de notre salut. De l’Evangile de Luc je ne retiendrai qu’un verset particulièrement significatif : « Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. » La traduction de la Bible Osty propose : « Quant à Marie, elle gardait avec soin toutes ces choses, les repassant dans son cœur. » Dans le même chapitre de son Evangile Luc revient sur l’attitude de Marie, douze ans plus tard, lorsqu’avec Joseph elle perd et retrouve le jeune Jésus dans le temple de Jérusalem : « Sa mère gardait fidèlement toutes ces choses en son cœur. » Ces deux citations de l’Evangile nous montrent l’attitude priante de la Vierge au sein de sa vie quotidienne. Marie nous est ainsi proposée en ce début d’année comme un modèle de prière, comme celle qui nous enseigne le chemin de la vraie prière. Notre prière n’est pas un domaine à part dans notre vie. Nous voyons que la mère de Jésus part de ce qu’elle vit pour prier. Dans le plan de Dieu les événements de notre vie ont un sens qu’ils soient heureux ou malheureux. Marie médite l’événement de sa maternité ainsi que sa vocation dans son cœur, c’est-à-dire au plus profond d’elle-même, dans son intériorité. Elle le fait avec un regard d’amour posé sur ces événements qu’elle garde avec soin et sur lesquels elle revient dans sa prière. Nous aussi nous pouvons relire les événements de notre vie dans la prière en présence du Seigneur. Non pas à la manière des journalistes qui rapportent des faits mais dans la lumière de l’amour. Cette belle et simple attitude de la Vierge Marie m’invite à vous parler d’une prière mariale qui est celle du chapelet. Pour bien prier le chapelet nous devons distinguer le moyen du but. Le moyen c’est la répétition des « Je vous salue Marie », dix pour chacun des mystères. Cette répétition doit permettre à notre attention de se fixer sur le but, elle n’est là que pour nous plonger dans une atmosphère priante. Le but c’est bien de méditer dans son cœur les mystères de la vie de Jésus et de Marie qu’ils soient joyeux, lumineux, douloureux ou glorieux. Dans cette méditation c’est Marie elle-même qui nous accompagne et qui se fait notre guide. Le chapelet bien prié, c’est-à-dire médité et non pas rabâché, implique un bon rythme : ni trop rapide, ni trop lent. Si l’on prie seul on peut aussi dire les Ave Maria mentalement, sans parler mais dans son cœur. Le chapelet est une merveilleuse école de méditation. Pour bien en profiter nous pouvons nous inspirer des conseils de saint Ignace de Loyola dans ses Exercices spirituels, il ne parle pas du chapelet mais de la prière de méditation et de contemplation. Saint Ignace nous demande d’utiliser notre imagination dans ce qu’il appelle « une composition de lieu ». Si par exemple je médite la Nativité je dois me représenter intérieurement les lieux, c’est-à-dire la mangeoire dans laquelle repose le nouveau-né. Ensuite saint Ignace donne trois points d’attention : 1°/ Voir les personnes, les contempler ; 2°/ Considérer ce qu’elles disent, leurs paroles ; 3°/ Regarder ce qu’elles font. Le chapelet ainsi prié est une prière biblique. Car comment pourrions-nous méditer la naissance de Jésus si nous ne connaissons pas suffisamment l’Evangile de Luc qui nous la rapporte ? L’idéal étant de ne plus avoir besoin d’ouvrir la Bible au moment de la prière parce que ces événements nous les gardons fidèlement dans notre cœur. Dans la contemplation de la Nativité saint Ignace donne un conseil que nous pouvons suivre avec profit pour tous les mystères du chapelet : « Me faisant, moi, comme un petit pauvre et un petit esclave indigne qui les regarde, les contemple et les sert dans leurs besoins, comme si je me trouvais présent, avec tout le respect et la révérence possibles. Et réfléchir ensuite en moi-même afin de tirer quelque profit. » Le chapelet nous rend en effet présents au mystère médité. Si nous le prions avec l’attention de l’amour, nous ferons l’expérience de la paix spirituelle et intérieure. Notre monde souffre de conflits parce qu’il manque d’abord de personnes contemplatives.
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