2ème dimanche du TO/A
16/01/2011
Jean 1, 29-34 (p. 398)
En ce début du temps ordinaire l’Evangile de Jean fait le lien avec la fête de dimanche dernier, le baptême du Seigneur. Nous y retrouvons le personnage de Jean le baptiste. Cet Evangile se situe donc au moment où Jésus inaugure son ministère public. C’est un moment décisif. Jean rend son témoignage au Seigneur Jésus qui vient de Nazareth jusqu’au Jourdain pour y recevoir le baptême. D’avance il donne au peuple d’Israël l’identité de Jésus. Avant de regarder de près cette carte d’identité, il est bon de nous attarder sur un fait précis. A deux reprises Jean le précurseur affirme : « Je ne le connaissais pas ». Celui qui a pour mission de préparer les chemins du Seigneur n’hésite pas à affirmer son ignorance quant à l’identité réelle de Jésus ! C’est Dieu lui-même qui a inspiré à Jean la connaissance de son Fils. Il le lui a révélé. Ce fait nous permet de méditer sur la réalité de notre foi. Si nous sommes nés dans une famille chrétienne nous risquons d’oublier cette caractéristique essentielle de la foi : elle est un don de Dieu qui nous révèle son Fils comme Sauveur. La foi n’est pas une réalité naturelle accessible à notre seule volonté humaine. Elle est bien une grâce de Dieu qui se révèle en vue de notre bonheur et de notre salut. C’est pour cette raison que parler de « transmission de la foi » est toujours ambigü. Les parents comme les catéchistes ou encore les prêtres n’ont pas le pouvoir de transmettre la foi. Comme si des hommes pouvaient donner à d’autres hommes le don de la foi ! Je rencontre souvent des parents qui me disent leur peine face à des enfants éduqués chrétiennement et qui semblent avoir abandonné le chemin du Christ. Je comprends bien sûr leur peine. Je leur fais remarquer qu’il n’est pas rare que des enfants ayant recu la même éducation dans la même famille prennent ensuite des chemins différents... Les uns restent fidèles au Christ alors que les autres semblent s’en être éloignés... Comment expliquer cela ? Par le fait encore une fois que les parents n’ont pas le pouvoir de transmettre la foi à leurs enfants, mais aussi par le fait que la foi est un acte libre. La foi est toujours en même temps un don de Dieu et une réponse libre de notre part à ce don. Les éducateurs de la foi, parents, catéchistes ou prêtres n’ont qu’un seul pouvoir, non pas donner la foi, mais en présenter le contenu. Ils ont comme Jean le baptiste la possibilité de dire qui est Jésus et surtout de lui rendre témoignage. La véritable évangélisation consiste à rendre témoignage au Christ par nos actes et par nos paroles. Elle se différencie en cela du prosélytisme dans lequel on est convaincu de pouvoir donner la foi, même s’il faut pour cela ne pas respecter la liberté et la conscience de celui auquel nous voulons apporter le Christ. L’ignorance de Jean nous rappelle aussi qu’il a fallu à l’Eglise primitive au moins trois siècles pour, à partir des Ecritures et de sa vie de prière, comprendre un peu mieux l’identité de son Maître et Seigneur. Les conciles ont été des réponses à des erreurs, des hérésies, concernant la personne du Christ. Alors même si nous avons le catéchisme de l’Eglise catholique comme lumière pour notre foi, ne pensons pas tout comprendre du mystère du Christ et encore moins en avoir fait le tour à la mesure d’une vie humaine. Saint Thomas d’Aquin avouait à la fin de sa vie sa tentation de brûler tous ses écrits, se rendant compte de l’immense distance entre ce qu’il avait pu percevoir du mystère du Christ et la richesse inépuisable de la révélation chrétienne.
Ceci étant dit regardons maintenant comment Jean introduit le Christ au commencement de sa mission. Sur sa carte d’identité il écrit deux mots : l’Agneau de Dieu et le Fils de Dieu, souvent traduit dans d’autre versions de la Bible par l’Elu de Dieu. Et le sceau qui authentifie ce témoignage c’est l’Esprit Saint. L’expression « Agneau de Dieu » se réfère bien sûr au sacrifice de l’agneau pascal par lequel les Juifs faisaient mémoire de leur libération d’Egypte. Dans la nouvelle Alliance l’Agneau n’est plus un animal mais un homme, l’Elu de Dieu, le Fils de Dieu. Dès le commencement de son ministère Jésus est désigné par Jean comme celui qui donnera sa vie pour notre libération. Ainsi la Croix est présente dès le début. Jésus est aussi l’Elu de Dieu sur qui repose l’Esprit Saint. Dans la nouvelle Alliance Dieu nous parle non plus à travers des prophètes mais par son Fils unique, celui qu’il a choisi pour nous dire une fois pour toutes et d’une manière extrême son amour de Père, sa volonté de nous voir enfin réconciliés entre nous et avec Lui. Après le Christ il ne peut donc y avoir ni de nouveaux prophètes ni de nouvelle révélation. C’est pour cela qu’un chrétien ne peut pas considérer Mahomet comme un prophète.
Pour conclure nous pouvons nous poser quelques questions : Quelle est la place de l’Esprit Saint dans ma vie de foi et dans ma prière ? Ai-je toujours ce désir de mieux connaître le Christ par la prière et par l’étude ? En tant que chrétiens nous ne pouvons pas nous reposer sur nos acquis et encore moins sur le seul catéchisme recu lors de notre enfance. Par la prière nous devons nourrir en nous le désir de Dieu, lui dire que nous le recherchons sans cesse. Et par l’étude faire que la Parole de Dieu nous devienne de plus en plus intérieure et lumineuse malgré toutes les difficultés de la révélation biblique.
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