Premier dimanche de l’Avent / année C
3 décembre 2006
Luc 21, 25-36 ; page 20
Avec le premier dimanche de l’Avent commence une nouvelle année liturgique : c’est le début de notre année chrétienne. Comme nous le savons, le temps de l’Avent a deux objectifs : nous préparer au retour du Christ dans la gloire et nous préparer à la célébration de Noël. Le Christ est venu dans l’humilité et la pauvreté à Noël, il reviendra dans la gloire à la fin des temps. Le temps de l’Avent est probablement trop court pour nous permettre d’assimiler ce double objectif spirituel. En tout cas le premier dimanche de l’Avent est clairement eschatologique : il nous parle de la venue du Seigneur dans la gloire à la fin des temps. Et cette année c’est saint Luc qui nous servira de guide.
L’Evangile de ce dimanche est un passage du chapitre 21 de saint Luc. Malheureusement la liturgie nous fait sauter cinq versets dans ce texte… La première partie de cet Evangile a un aspect terrifiant. Le vocabulaire ne correspond pas trop à une « Bonne nouvelle » : les nations affolées, la peur, la crainte etc. Bref rien de très rassurant ou attirant ! Jésus annonce un ébranlement cosmique qui correspondra avec son retour dans la gloire. La bonne nouvelle est présente puisque notre rédemption approche. Parmi les versets exclus du texte liturgique, il y en a un qui éclaire de manière merveilleuse cet ébranlement cosmique :
« Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas[1]. »
L’ébranlement cosmique de la fin des temps nous rappelle le caractère provisoire de la création telle que nous la connaissons actuellement. Le ciel et la terre ne sont pas des réalités éternelles, ce sont des créations de Dieu. Seule la parole du Christ est éternelle, c’est-à-dire toujours vivante, actuelle, efficace et puissante. C’est toute la différence entre la sphère du divin et la sphère des créatures. Dans le chapitre 8 de sa lettre aux Romains, l’apôtre Paul a de très belles paroles sur la création : elle « aspire de toutes ses forces à voir cette révélation des fils de Dieu. […] Elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la liberté, la gloire des enfants de Dieu. Nous le savons bien, la création tout entière crie sa souffrance, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore.[2] » A la lumière de ce texte de Paul, l’ébranlement cosmique de l’Evangile ne peut plus être perçu comme un anéantissement de la création. Cet ébranlement est en fait une transfiguration. A la rédemption de l’homme qui approche correspond une nouvelle naissance pour tout l’univers créé.
La seconde partie de l’Evangile est parénétique : il s’agit d’une vigoureuse exhortation à se préparer au retour du Christ dans la gloire. Le grand danger pour les chrétiens que nous sommes est l’alourdissement de notre cœur. L’image est parlante : notre coeur, s’il s’alourdit, tend aux choses d’en bas et oublie les réalités spirituelles. La débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie ne sont que des exemples parmi tant d’autres de ce qui peut contribuer à alourdir notre cœur. Alors comment faire pour que notre cœur soit plus léger ? C’est-à-dire toujours prêt à aller à la rencontre de son Seigneur qui vient. Jésus nous le dit :
« Restez éveillés et priez en tout temps. »
C’est bien par notre vie de prière, personnelle, familiale, communautaire, que nous pouvons toujours nous orienter vers le Seigneur et accueillir sa Parole qui ne passera pas. La prière est l’oxygène du chrétien. Sans prière, le chrétien s’asphyxie et s’endort. Comme le Carême, le temps de l’Avent nous redit l’importance de la vie spirituelle, la place que doit avoir la prière dans notre vie quotidienne. Notre expérience nous enseigne que la fidélité à la prière est une lutte, un combat. Nous savons aussi par expérience que si nous respirons régulièrement le bon air de la prière, notre vie en est peu à peu transformée, transfigurée.
Amen
[1] Luc 21, 33
[2] Romains 8, 19-22
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