14/09/2025
Jean 3, 13-17
La fête de la croix glorieuse est
comme un écho au mois de septembre de la célébration de la Passion du Seigneur
le vendredi saint. La nuance propre à la fête de ce jour est le qualificatif de
« glorieuse ». Le nom de la fête « croix glorieuse » résume
à lui seul tout le mystère pascal qui est indissociablement un mystère de
souffrance et de mort et un mystère de joie et de vie.
La deuxième lecture de cette
messe reprend dans l’hymne de la lettre aux Philippiens le mystère pascal tel
que nous le célébrons du vendredi saint au jour de Pâques. Paul est fidèle à la
chronologie de la vie du Sauveur. Il déploie de manière synthétique une vision
historique qui commence avec l’incarnation (Il s’est anéanti), passe par
le mystère du vendredi saint (Il s’est abaissé) pour aboutir à la gloire
du dimanche de Pâques et de l’Ascension (Dieu l’a exalté). La marque
spécifique du mystère de l’incarnation « jusqu’à la mort de la
croix » est bien celle de l’humilité de Jésus, serviteur de Dieu et cause
de notre salut. Jésus nous sauve par son humilité et son obéissance au dessein
salvifique du Père. C’est pourquoi Dieu l’a exalté, dit saint Paul. La
gloire unique que le Père accorde à son Fils dans la résurrection et
l’Ascension est présentée comme la conséquence de l’humilité de Jésus. D’abord
l’abaissement, ensuite l’élévation.
Dans les paroles de Jésus à
Nicodème nous trouvons une théologie différente qui se reflète dans tout
l’Evangile selon saint Jean : l’abaissement et l’élévation sont comme une
seule et même réalité, les deux faces inséparables d’une pièce de monnaie si je
puis me permettre cette image. Il faut que le Fils de l’homme soit élevé,
afin que tout homme qui croit ait la vie éternelle. De manière très
concrète le supplice de la croix impliquait une élévation du condamné dans
l’espace, de la terre vers le ciel. Jean fait donc coïncider l’abaissement de
la mort de Jésus en croix avec son élévation dans le sens théologique,
c’est-à-dire sa glorification par Dieu. C’est le sens de l’expression
paradoxale de « croix glorieuse ». Seul l’amour divin du Christ
pouvait rendre « glorieuse » cette mort ignominieuse. C’est par la
foi en Jésus que nous avons accès au fruit de l’arbre de la croix : la vie
éternelle. La fête de ce dimanche est donc une célébration de notre salut, un
salut universel offert par Dieu dans le Christ pour que, par lui, le monde
soit sauvé ; un salut toujours actuel et agissant parce que le mystère
de la croix n’est pas seulement un événement du passé mais un événement
glorieux.
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