15/05/2022
Jean 13,
31-35
Jésus
vient de se livrer par anticipation lors du dernier repas avec ses disciples.
Le lendemain Pilate le livrera pour qu’il soit crucifié comme le roi des Juifs.
C’est dans ce contexte unique de sa vie terrestre que le Seigneur fait le don à
ses disciples du commandement de l’amour. Le moment est solennel et intense,
c’est celui de la glorification du Fils par le Père en passant par les
souffrances de la Passion. D’où l’importance de ce testament spirituel : Je vous donne un commandement nouveau :
c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi
aimez-vous les uns les autres. A la nouveauté du mystère pascal et
particulièrement de la résurrection correspond la nouveauté du commandement de
l’amour fraternel. L’amour est une notion vague et imprécise, sujette à des
compréhensions bien différentes… D’où la précision apportée par Jésus : comme je vous ai aimés. En méditant les
Evangiles nous nous imprégnons de cet amour à la manière de Jésus, donc à la
manière de Dieu. Il est un don gratuit, sans limites, offert à tous y compris
aux ennemis. L’amour de Jésus est toujours miséricordieux car il comporte cette
capacité infinie à pardonner, cette volonté inébranlable de réconciliation. Cet
amour prend soin des corps et des âmes. Jésus est bien notre Maître dans le
difficile exercice de l’amour fraternel. Saint Paul a traduit de manière
concrète cet amour du Christ que nous devons faire vivre dans nos relations
mutuelles. C’est dans le chapitre 12 de sa lettre aux Romains que Paul nous
permet de sortir d’une vision vague et imprécise de l’amour. Ce merveilleux
texte vaut mieux que tous les sermons que je pourrais faire. C’est la raison
pour laquelle je tiens à le proclamer lentement pour que nous le goutions
ensemble :
Que votre amour soit sans hypocrisie. Fuyez
le mal avec horreur, attachez-vous au bien. Soyez unis les uns aux autres par l’affection
fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres... Partagez
avec les fidèles qui sont dans le besoin… Bénissez ceux qui vous
persécutent ; souhaitez-leur du bien, et non pas du mal. Soyez joyeux
avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent. Soyez bien
d’accord les uns avec les autres ; n’ayez pas le goût des grandeurs, mais
laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne vous fiez pas à votre propre
jugement. Ne rendez à personne le mal pour le mal, appliquez-vous à bien
agir aux yeux de tous les hommes. Autant que possible, pour ce qui dépend de
vous, vivez en paix avec tous les hommes… Si ton ennemi a faim,
donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire… Ne te laisse pas vaincre
par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien.
En ce
dimanche où le pape François propose comme modèle de sainteté Charles de
Foucauld qui a voulu vivre humblement en se faisant le frère universel,
accueillons aussi ses paroles à propos de la douceur de l’amour : La douceur en pensées, paroles et
actions…Rien d’amer, rien de violent, rien de dur… Etre du miel, un air léger
et embaumé, du velours, quelque chose de tendre, de rafraîchissant, de
consolant, de suave, pour tous les hommes : c’est un des devoirs imposés
par la charité envers les hommes.
À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes
disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres.
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