Matthieu
5, 13-16
9/02/20
Avec les
Béatitudes, au commencement du chapitre 5 de son Évangile, saint Matthieu
commence une longue section allant jusqu’au chapitre 7 qui rassemble divers
enseignements de Jésus donnés sur la montagne. Le lieu de cet enseignement, la
montagne, fait penser à Moïse qui, sur le mont Sinaï, reçoit les tables de la
Loi. Ici Jésus, nouveau Moïse, nous donne les tables de la loi nouvelle qui
vient perfectionner la loi de Moïse. Le passage que nous venons d’entendre se
situe immédiatement après les Béatitudes. Ici le Seigneur comme dans les
Béatitudes fait en quelque sorte le portrait de ses disciples. S’adressant à
eux, il leur rappelle leur identité. Comme dans les Béatitudes, ce qui est dit
des disciples est d’abord valable pour Jésus. Il suffit pour s’en convaincre de
nous souvenir du chapitre 8 de saint Jean dans lequel le Seigneur se présente
comme la lumière du monde. Celui qui me
suit ne marchera pas dans les ténèbres : il aura la lumière qui est vie.
Sel de la terre et lumière du monde : ces
deux images sont facilement compréhensibles. Regardons d’abord ce qu’elles ont
en commun : terre et monde. Comme leur Maître, les disciples sont donnés
au monde, leur mission comme leur témoignage ne se limite pas à leur ville ou à
leur pays, mais ils comportent une valeur universelle. C’est l’un des sens de
notre appartenance à l’Eglise catholique, une Eglise universelle envoyée à tous
et au service de tous. Le sel donne du goût, de la saveur aux aliments ;
la lumière quant à elle est indispensable. A quoi serviraient les yeux dans une
nuit permanente ? Dans les deux images la présence du chrétien dans le
monde est présentée comme utile et nécessaire. Parce que là où est le chrétien,
là aussi est le Christ. Telle est notre dignité et notre mission. Encore
faut-il que nous soyons vraiment chrétiens comme le bon sel qui garde sa
capacité. Encore faut-il que nous ne cachions pas notre foi. Comment
témoigner ? A la fin de cette page évangélique, Jésus nous donne le
critère essentiel : De même, que
votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de
bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.
Pour être
du bon sel, pour être une lumière sur le lampadaire, nous n’avons pas d’autre
choix que de faire le bien, donc que de le choisir et de le désirer. C’est
d’ailleurs en nous rappelant cette vérité que Jésus achève son enseignement sur
la montagne à la fin du chapitre 7 : Ce
n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume
des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux… Celui
qui entend les paroles que je dis là et les met en pratique est comparable à un
homme prévoyant qui a construit sa maison sur le roc.
La première
lecture nous montre le lien indissociable entre ce bien que nous sommes appelés
à faire et la vertu de charité, en particulier pour notre prochain. Autant les
images de sel de la terre et de lumière du monde peuvent avoir un aspect
abstrait, autant leur sens profond se vérifie par des actions concrètes. Ces
actes par lesquels nous choisissons le bien découlent de ce que nous
sommes : disciples du Christ. Et en même temps c’est en les pratiquant
avec persévérance que nous devenons ce que nous sommes : réellement
chrétiens. Tout ce bien, nous pouvons le réaliser dans notre communion avec le
Christ car sans lui nous ne pouvons rien
faire. Bien souvent notre incapacité à faire le bien nous humilie et nous
fait honte. Ce n’est pas une raison pour nous décourager et abandonner la
Parole du Seigneur. Lui, il compte sur nous pour faire rayonner sur notre monde
la lumière de son Evangile.
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