Luc 24,
35-48
15/04/18
L'Évangile
de ce dimanche du temps pascal nous rapporte la manifestation de Jésus
ressuscité au groupe des onze apôtres. Le récit de saint Luc insiste sur deux
aspects de cette manifestation : Jésus ressuscité n’est pas un pur
esprit ; le mystère de Pâques accomplit les Écritures.
Le Ressuscité ouvre
l’esprit de ses amis à l’intelligence des Écritures. Pour eux la croix a été un
scandale et un échec. Jésus leur enseigne que sa Passion et sa mort en croix
faisaient partie du plan de Dieu en vue de la conversion de tous les peuples et
du salut par la foi en son Fils. Ce dont les apôtres ont été les témoins était
en réalité l’accomplissement de ce qui avait été annoncé par les Écritures. Si
la croix est aujourd’hui le symbole, connu de tous, de la foi chrétienne, il
n’en a pas toujours été ainsi dans le passé. Les premières générations
chrétiennes ont utilisé d’autres symboles comme l’image du bon berger et celle
de l’agneau, le poisson, l’Alpha et l’Oméga, le chrisme etc. Il a fallu
attendre le 5ème siècle pour que le crucifié soit représenté dans un
lieu de culte chrétien, sur les portes en bois de la basilique sainte Sabine à
Rome. Ce mystère de la croix qui débouche sur la vie nous le rencontrons personnellement
chaque fois que nous faisons l’expérience de la souffrance physique ou morale.
Notre foi ne nous explique pas le mystère du mal. Nous savons seulement que
Jésus, par amour pour nous, a accepté de prendre, lui aussi, ce chemin de
souffrance pour le transformer en chemin de vie. Le chrétien d’aujourd’hui
comme celui des premières générations de disciples se heurte à l’épaisseur de
ce mystère de la souffrance et du mal. Comme Pierre, il entend résonner les
paroles du Christ : ta façon de voir
n’est pas celle de Dieu mais celle des hommes. Ces paroles du Seigneur
faisant écho à celles d’Isaïe : Mes
pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins,
déclare le Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes
chemins sont élevés au-dessus des vôtres, et mes pensées, au-dessus de vos
pensées.
Le Christ
ressuscité n’est pas un esprit, il demeure pleinement homme avec un corps
humain portant la mémoire des souffrances de sa Passion et de sa mort. Tel est
le second enseignement de cet Evangile. L’expérience de Pâques fait passer les
disciples de la crainte à la joie. Mais cette joie n’enlève pas le sentiment
d’étonnement. La résurrection tout comme la croix fait partie des mystères de
notre foi. Tant que nous sommes sur cette terre, nous ne pouvons pas y avoir
accès pleinement. Dans ce récit nous percevons la manière d’être du Ressuscité
dans son Eglise : il est au milieu de nous et il nous donne sa paix. Même
si, contrairement aux disciples, nous ne pouvons pas voir le Christ Ressuscité,
nous pouvons faire, comme eux, l’expérience de sa présence et de sa paix. Dans
les sacrements de l’eucharistie et du pardon ainsi que dans la prière
personnelle, il nous est donné de vivre cette expérience de la présence du
Ressuscité d’une manière particulièrement forte. Mais c’est dans tous les
aspects de notre vie quotidienne que Jésus se donne à nous par sa présence
aimante et réconfortante. Il nous l’a promis et sa parole est digne de
foi : voici que je suis avec vous
tous les jours jusqu’à la fin des temps. Le temps de Pâques célèbre cette
présence du ressuscité dans son Eglise : il est au milieu de nous, il est
avec nous. Demandons à l’Emmanuel une foi toujours plus grande en sa parole
afin de l’accueillir dans nos souffrances comme dans nos joies. Ayons le désir
de recevoir sa paix et de la laisser pénétrer notre cœur, nos pensées, nos
paroles et nos actes. Ainsi nous serons bienheureux car heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu.
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