dimanche 15 octobre 2017

28ème dimanche du temps ordinaire / A


Matthieu 22, 1-14

15/10/17

Nous avons probablement tous déjà fait cette expérience désagréable : inviter des amis à une fête ou à un bon moment à passer ensemble et recevoir une réponse négative du style : excuse-moi, mais je n’ai pas le temps… Peut-être avons-nous renouvelé nos invitations quelques fois… et avons-nous fini par nous décourager devant le manque d’enthousiasme de ceux que nous invitions à partager un bon moment ensemble… Dans ces moments nous pouvons ressentir en nous de l’amertume et de la colère en nous posant la question suivante : ceux que nous avons invité et qui ont refusé étaient-ils vraiment des amis ou bien de simples connaissances ?
Dans la Bible, Dieu se présente très souvent à nous comme celui qui appelle, celui qui invite. C’est le thème principal de la parabole de ce dimanche. Mais ici ce n’est pas une simple invitation à participer à une fête quelconque : il s’agit en effet du Père qui célèbre les noces de son Fils. Une fête de mariage n’est pas comparable à une banale soirée de fête ! C’est un événement extrêmement important et significatif. Mais si le Fils de Dieu, Jésus, est l’époux dans la parabole, alors qui est l’épouse ? Plusieurs réponses peuvent être données à cette question. Pensons tout d’abord au mystère de l’incarnation par lequel le Fils de Dieu épouse notre humanité en se faisant notre frère. Mais l’épouse peut aussi être l’Eglise pour laquelle Jésus a donné sa vie, et donc d’une certaine manière chaque membre de l’Eglise, chaque baptisé. Tous les chrétiens sont ainsi appelés à fêter les noces du Royaume des cieux, à se réjouir de l’Alliance d’amour entre le Père et l’humanité en son Fils Jésus. Oui, la multitude des hommes est appelée.

Si cette parabole nous parle de l’invitation de Dieu, elle nous montre aussi comment nous répondons à cet appel : les invités ne voulaient pas venir ; ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce. Ces réactions sont déjà bien décevantes, mais il y a pire encore : les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. C’est le drame qu’ont vécu tous les prophètes, Jésus lui-même et tous les serviteurs de l’Evangile qui continuent aujourd’hui à inviter tous les hommes au repas de fête, au festin de l’Alliance entre Dieu et l’humanité. Bref Dieu invite et les hommes préfèrent s’occuper de leurs affaires terrestres plutôt que de lui répondre. Si Dieu nous considère comme ses enfants bien-aimés, malheureusement nous le considérons souvent comme un détail dans notre vie, celui à qui nous donnons la dernière place. Une fois que nous avons passé la plus grande partie de notre temps à notre travail, à nos occupations et à nos divertissements, peut-être donnerons-nous quelques miettes de notre temps pour vivre notre relation avec Jésus. Le repas des noces ne fait pas seulement allusion au festin symbolique de la fin des temps dans le Royaume des cieux mais aussi au repas de l’eucharistie auquel nous sommes invités chaque dimanche, repas qui nous prépare justement à notre entrée dans la vie éternelle : heureux les invités au repas du Seigneur ! Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Quand il s’agit d’organiser notre week-end, notre dimanche, quelle place donnons-nous à cette invitation que Jésus nous fait par la voix de son Eglise ? Pouvons-nous répondre au Seigneur, si nous l’aimons vraiment, non, désolé, je n’ai pas le temps, je n’ai pas une heure à te consacrer pour participer à ton repas de fête ? L’image du repas des noces, donc du festin de l’amour entre Dieu et l’humanité, ne se limite pas à évoquer la communion au corps et au sang de Jésus lors de la messe du dimanche. Chaque fois que nous donnons de notre temps et que nous nous donnons nous-mêmes au Seigneur pour nourrir notre foi et notre relation avec lui, nous répondons oui à son invitation : lecture de la Bible, prière personnelle, temps de récollection ou de retraite etc.

Le repas est prêt mais les invités n’en étaient pas dignes. La liturgie de la messe nous fait bien comprendre que nous ne serons jamais dignes du grand don qui nous est fait. Non pas pour nous décourager ou nous condamner, mais pour mettre en notre cœur l’humilité sans laquelle nous ne pouvons pas profiter pleinement du don de la communion. C’est la raison pour laquelle nous reprenons les paroles de l’officier romain dans l’Evangile. Nous sommes venus, nous avons répondu à l’appel du Seigneur, mais il nous faut demeurer humbles et éviter l’orgueil qui nous ferait penser que nous faisons partie du petit nombre des élus, car le fait même d’avoir répondu à l’invitation est déjà une grâce de Dieu :


Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri.

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