18/10/15
Marc 10,
35-45
Dans l’Evangile selon saint Marc,
l’Evangile de ce dimanche suit la troisième annonce par Jésus de ses
souffrances et de sa mort en croix. Saint Marc nous décrit l’état d’esprit des
disciples à ce moment-là : « Ils étaient déconcertés, et ceux qui
suivaient avaient peur ». Nous sommes loin de l’enthousiasme des débuts.
Et saint Marc ne craint pas de nous montrer les faiblesses humaines des
apôtres. Jacques et Jean ont une vision très terre à terre du Royaume de
Dieu (avoir les places d’honneur auprès du Christ), tandis que les autres
s’indignent, peut-être par jalousie. Bref les ambitions égoïstes des deux
apôtres sèment la division au sein du groupe des Douze. Le Seigneur profite de
cette tension pour donner à ses apôtres et à son Eglise un enseignement sur le
pouvoir et l’autorité dans l’Eglise. Le Christ a voulu pour son Eglise une
hiérarchie : le groupe des Douze avec Pierre comme chef. Donc il a voulu
un principe d’autorité au service de la vérité, de l’unité et de la communion.
Il est significatif que cette autorité soit définie en opposition avec
l’autorité civile ou politique :
« Vous le savez : ceux que l’on
regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur
font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi ».
La version de saint Luc présente
une nuance intéressante :
« Les rois des nations
païennes se comportent avec elles en maîtres, et quand ils les écrasent, ils se
font appeler bienfaiteurs. Ce ne sera pas pareil chez vous ».
Bref l’autorité des apôtres, et
celle des évêques dans leur sillage, n’a rien à voir avec le pouvoir exercé par
les dictateurs de ce monde. Le modèle de l’autorité dans l’Eglise ne vient pas
de ce monde mais d’en haut, de Dieu lui-même. Le seul modèle se trouve en effet
dans l’exemple de Jésus lui-même :
« Le Fils de l’homme n’est
pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la
multitude. »
Ce sont l’humilité et le don de
Jésus qui sont au fondement de l’autorité dans la communauté chrétienne. L’un
des titres du pape le rappelle clairement : serviteur des serviteurs de
Dieu. La grandeur de l’autorité chrétienne est donc inséparable d’un véritable
esprit de service :
« Celui qui veut devenir
grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le
premier sera l’esclave de tous ».
Etre apôtre ou évêque ne consiste
donc pas à rechercher pour soi les places d’honneur ou à travailler à sa propre
gloire. L’ambition ou le carriérisme sont incompatibles avec le ministère
épiscopal. Les évêques et les prêtres parce qu’ils sont pleinement hommes comme
Jacques et Jean ont à lutter chaque jour pour résister à l’esprit mondain, à la
logique de ce monde qui est celle de la recherche d’une gloire personnelle et
humaine. La simplicité avec laquelle le pape François vit son ministère au sein
de l’Eglise touche beaucoup de cœurs parce qu’on y retrouve l’exemple même de
Jésus. Ce pape est évangélique, non seulement intérieurement, mais aussi
extérieurement, dans son comportement et dans sa manière de se situer vis-à-vis
des autres membres de l’Eglise. Mais cela n’enlève rien à son autorité, bien au
contraire. L’exemple personnel renforce l’autorité de sa parole et de sa
charge.
Saint Pierre a bien compris la leçon
de son Maître. Ce qu’il écrit aux chefs de la communauté chrétienne peut être
une source d’inspiration valable aussi pour les parents et les responsables
politiques :
« Quant aux anciens en
fonction parmi vous, je les exhorte, moi qui suis ancien comme eux et témoin
des souffrances du Christ, communiant à la gloire qui va se révéler : soyez les
pasteurs du troupeau de Dieu qui se trouve chez vous ; veillez sur lui, non par
contrainte mais de plein gré, selon Dieu ; non par cupidité mais par dévouement
; non pas en commandant en maîtres à ceux qui vous sont confiés, mais en
devenant les modèles du troupeau. Et, quand se manifestera le Chef des
pasteurs, vous recevrez la couronne de gloire qui ne se flétrit pas ».
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