dimanche 21 octobre 2012

29ème dimanche du temps ordinaire


L’Evangile de ce dimanche nous parle du Royaume des cieux et du chemin pour y parvenir. Tout part d’une demande des apôtres Jacques et Jean alors que Jésus vient d’annoncer pour la troisième fois sa mort sur le bois de la croix. « Accorde-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire ». Il semble bien que Jacques et Jean aient une conception bien trop humaine du paradis. Leur désir correspond en fait à la mentalité courante de leur temps, tellement courante que Jésus lui-même utilise ce vocabulaire dans l’Evangile selon saint Matthieu : Jésus leur déclara : « Amen, je vous le dis : quand viendra le monde nouveau, et que le Fils de l'homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m'avez suivi, vous siégerez vous-mêmes sur douze trônes pour juger les douze tribus d'Israël. Dimanche dernier Jésus nous avait déjà parlé de la vie éternelle : « Amen, je vous le dis : personne n'aura quitté, à cause de moi et de l'Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre, sans qu'il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. Beaucoup de premiers seront derniers, et les derniers seront les premiers. » Contrairement à Jacques et Jean nous bénéficions de toute la richesse de la tradition chrétienne et nous savons que le paradis ne consiste pas à avoir une place privilégiée ou d’honneur auprès du Christ dans sa gloire. Le Royaume des cieux n’est pas la reproduction des royaumes de cette terre. Il ne s’inspire pas des règles de préséance dans les grandes réceptions données par les puissants de ce monde ou encore des podiums olympiques. En tant que chrétiens nous ne demandons pas au Christ notre Maître un fauteuil confortable à sa droite ou à sa gauche. Nous lui demandons de vivre en communion avec lui, dès ici-bas et pour toujours dans la vie éternelle. Il faudrait se représenter le paradis comme un lieu avec de l’espace et donc des distances pour imaginer que certains pourraient avoir une place privilégiée par rapport à d’autres. Le paradis n’est pas un lieu, il est un état. Dans l’état de la béatitude nous n’aurons plus un corps tel que le nôtre, un corps qui se situe dans l’espace, mais un corps ressuscité et glorieux, d’où l’inutilité des fauteuils et des premiers rangs… Dans l’Evangile selon saint Jean le Seigneur nous donne une représentation plus juste parce que plus spirituelle de notre vocation à la béatitude : Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : Je pars vous préparer une place ? Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi…Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu'ils contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant même la création du monde. Le Paradis, c’est donc tout simplement être avec Jésus dans la gloire de la Sainte Trinité. Souvenons-nous de la promesse du Christ en croix au bon larron : « Aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis ». Le chemin qui nous mène à cet accomplissement de notre vie humaine et de notre vie de baptisés n’est pas celui de la gloire humaine. Vous le savez : ceux que l'on regarde comme chefs des nations païennes commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Si notre idéal de vie consiste à exercer une domination sur les autres ou encore à avoir un grand pouvoir, il est logique que nous ayons une vision du paradis bien trop humaine. Un paradis où nous pourrions fanfaronner aux côtés de Jésus et juger les impies et les pécheurs. Par contre si le paradis c’est être parfaitement unis à Jésus dans une charité divine et universelle alors nous n’avons pas d’autre chemin que Lui pour y parvenir. Ce qui signifie que c’est en imitant notre Maître que nous serons un jour capables de vivre pour toujours avec Lui. Si nous voulons régner dans le sens chrétien du terme nous devons être prêts à servir comme Lui, Jésus, a servi. Parce que l’on ne peut régner dans le Royaume de l’amour divin sans d’abord s’exercer à aimer ici-bas. Et aimer signifie toujours se faire le serviteur du bien et du bonheur de notre prochain. Aimer signifie enfin non seulement désirer de tout notre cœur le bien mais aussi supporter le mal avec patience, et d’abord notre propre péché, sans jamais perdre notre espérance.
Ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux.
 
 
 

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