dimanche 11 septembre 2011

24ème dimanche du temps ordinaire

24ème dimanche du TO/A
11/09/2011
Mt 18, 21-35 (p. 548)

Avec l’Evangile de ce dimanche nous écoutons à nouveau l’enseignement de Jésus sur la vie en communauté. Dimanche dernier nous avons vu que dans l’Eglise, rassemblement des chrétiens, nous avions à pratiquer la correction fraternelle. Aujourd’hui c’est l’importance du pardon mutuel qui est mise en avant. Une communauté chrétienne authentique se reconnaît au fait que le pardon y est donné et reçu, non seulement à travers le sacrement de la confession, mais aussi dans les rapports que les chrétiens entretiennent les uns avec les autres. Un vrai chrétien non seulement est capable de pardonner mais il est aussi capable de demander pardon lorsqu’il a blessé l’un de ses frères.
Comme souvent l’enseignement du Seigneur part d’une question qui lui est posée : Pierre demande jusqu’à combien de fois il faut pardonner à un frère qui nous a offensé. Et il veut se montrer généreux en proposant : « Jusqu’à sept fois ? » La réponse de Jésus déplace immédiatement le débat à un autre niveau, celui-là même de Dieu : « Jusqu’à soixante-dix fois sept fois ». Pierre se situait à un niveau très humain, celui où l’on fait des comptes. Jésus lui répond qu’il ne faut jamais compter dans le pardon que nous avons à donner. Le chrétien est un imitateur de Dieu. La miséricorde du Seigneur à notre égard n’a pas de limites, elle est infinie. De la même manière notre pardon devrait pouvoir être accordé autant de fois que cela est nécessaire.
Pour illustrer son enseignement Jésus va utiliser une parabole du Royaume des cieux. C’est intéressant, car pour nous parler de la vie en Eglise, le Seigneur nous montre le Royaume des cieux. Ce qui signifie que l’Eglise n’est pas une association parmi tant d’autres, une œuvre de bienfaisance ou encore une réalité simplement humaine. L’Eglise est divine ou elle n’est pas. Sa vie vient de Dieu par le Christ dans l’Esprit. Et les lois qui régissent son organisation, même si elles comportent une part humaine, doivent refléter la vie même du Royaume. Ce sont des lois surnaturelles. La parabole se comprend d’elle-même. Jésus n’invente rien comme en témoigne notre première lecture tirée de l’Ancien Testament. Il rappelle la loi divine du pardon et de la miséricorde en la libérant de toute limitation. La parabole nous redit avec force que nous devons être cohérents : il serait étrange d’attendre de la part de Dieu sa pitié si nous nous montrons incapables de compassion les uns envers les autres. Nous sommes heureux lorsque Dieu se montre patient et miséricordieux à notre égard. Nous devrions être heureux de pouvoir l’imiter dans nos relations avec nos frères dans la foi et avec tous les hommes. La parabole nous renvoie à ce que nous demandons dans le Notre Père. Souvenons-nous du commentaire que Jésus en donne dans le même Evangile selon saint Matthieu : « Sachez-le : si vous pardonnez aux autres leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux autres, votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos offenses ».
Ce qui fait que l’histoire de notre monde ainsi que nos histoires personnelles ressemblent parfois à un avant-goût de l’enfer, c’est bien notre incapacité ou notre refus de pardonner et de demander pardon. Nous savons où mène la logique de la rancune, de la colère, de la vengeance : à une augmentation sans fin de la violence. Les pardons que nous avons à accorder ne se ressemblent pas : il y a des petits pardons et des grands pardons. Ce n’est évidemment pas la même chose de pardonner à celui qui m’a insulté et de pardonner à celui qui a tué tous les membres de ma famille… Ce n’est pas parce que nous nous sentons parfois incapables de pardonner que nous devons pour autant renoncer à cette exigence de l’Evangile. C’est souvent un long chemin que nous avons à parcourir. Autant blesser autrui est un acte rapide, autant la réconciliation demande beaucoup de temps. Le bien et le mal n’ont pas le même rapport au temps. Si nous avons encore des pardons à donner ou à demander, ayons foi dans l’aide du Seigneur qui nous permettra d’avancer sur ce chemin. C’est avec beaucoup de prière pour celui qui m’a offensé et par des petits actes que je parviendrai à pardonner à mon frère de tout mon cœur.

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